Christian Estrosi face aux attaques de la gauche mais aussi une partie de la droite

Le projet de délibération du conseil municipal visant à autoriser le maire de Nice à recourir à une procédure pénale "pour la diffusion de tout support d'information relayant de fausses informations notamment sur l'endettement de la ville" a été voté à la majorité mais pas sans heurts. 

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Le maire UMP de Nice Christian Estrosi, furieux des allégations d'endettement excessif proférées par l'opposition à quatre mois des élections, devait demander vendredi après-midi à son conseil municipal un feu vert pour attaquer en justice "le parti socialiste et tout autre organisme à l'origine de diffusion d'informations mensongères".
Ce conseil municipal inédit promet d'être une plate-forme d'expression rêvée pour démarrer les hostilités de la campagne municipale de la cinquième ville de France, se réjouissent les opposants au maire.

A l'origine de l'initiative de Christian Estrosi, une campagne de tracts de son opposant socialiste aux prochaines municipales, Patrick Allemand. Celui-ci affirme que la dette de la métropole Nice Côte d'Azur à explosé durant le mandat du député-maire, affublé du sobriquet de "père de la dette".


L'opposition de droite, qui pourrait être présente aux municipales à travers au moins trois listes, devrait aussi donner de la voix. L'ancien maire proche de l'extrême droite Jacques Peyrat et l'entrepreneur de droite modérée Jean Icart, unis dans une surprenante liste commune pour "éliminer Christian Estrosi", jugent la délibération "scandaleuse".

"Les élus responsables vont donc se retrouver devant un tribunal, à la demande du maire, pour avoir présenté leur analyse des finances de la ville et de la métropole", s'étonnent les deux hommes dans un communiqué où ils analysent les chiffres de l'endettement.


Benoît Kandel, ancien colonel de gendarmerie et Premier adjoint durant cinq ans avant d'être brutalement remercié fin août pour avoir critiqué dans la presse le déroulement d'une enquête de police sensible, dresse le portrait d'un maire "autocratique dirigeant la ville avec son seul cabinet".

"Les élus n'ont pas de véritable rôle à jouer dans la gouvernance de la ville chez un maire obsédé par la communication", a dit à l'AFP son ancien bras droit, qui n'exclut pas de figurer sur une liste municipale concurrente. Il a été provisoirement suspendu de l'UMP pour avoir parlé à Marine Le Pen, mais n'entend aucunement rallier le FN, ajoute-t-il.




Le projet de délibération du conseil municipal vise aussi à autoriser le maire à recourir à une procédure pénale "pour la diffusion de tout support d'information relayant de fausses informations notamment sur l'endettement de la ville".

Les déclarations en conseil municipal:

Patrick Allemand, Changer d'ère, PS a attaqué Christian Estrosi:"Vous confondez les intérêts des Niçois avec votre intérêt personnel. Vous voulez vider le débat démocratique de son contenu, la confrontation que constitue l'élection municipale. Vous avez fait le choix de la dette et vous devez l'assumer."

Robert Injey, pour le Front de Gauche : "Avec cette délibération vous tentez d’intimider votre opposition  dans la période à venir. Nous ne sommes ni dans la Russie de Poutine ni dans les monarchies totalitaires du golfe ! A défaut sachez que nous nous ne laisserons pas intimider et si vous voulez ester en justice, aux frais du contribuable, dans l’heure qui va suivre l’adoption de cette délibération par votre majorité, nous lançons  une souscription populaire pour vous affrontez devant la justice."

Benoït Kandel, ancien 1er adjoint de Christian Estrosi : "Le seul habilité à trancher, c'est le citoyen électeur et non le juge judiciaire. C'est un vote absurde"

Christian Estrosi, député-maire de Nice: "Je veux de la transparence. Il n'y a pas de bataille de chiffres. Ils sont tous validés par le comptable du trésor. Face à ceux qui n'aiment pas leur ville et diffusent des informations qui risquent de provoquer un climat insurrectionnel, j'ai le devoir de défendre l'image de notre ville."

La délibération a été votée à la majorité.

Olivier Bettati, adjoint de Christian Estrosi, démissionne
Cou de tonnerre cet après-midi en plein conseil municipal, l'opposition a annoncé la démission d'Olivier Bettati, adjoint aux collines niçoises de Christian Estrosi. Dans une « Lettre ouverte aux employés municipaux et métropolitains » dont Nice-matin publie les principaux extraits, le proche de Jean-François Copé explique « cette délibération est pour moi la goutte d’eau qui fait déborder le vase. En effet, elle met au grand jour des principes et des valeurs que je ne partage pas. Olivier Bettati fait référence à une « ambiance détestable et délétère que fait régner le maire sortant dans ce qui aurait dû être “sa famille”. (...)  J’ai choisi de ne plus me taire, tant la situation municipale est grave. » 
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