Le maire de Nice, Christian Estrosi, a appelé de ses voeux la création d'un ministère commun de l'Intérieur et de la Justice, mardi sur Sud Radio et Public Sénat.
"Je préconise peut-être d'aller plus loin et de faire un seul ministère de l'Intérieur et de la Justice", a déclaré M. Estrosi, interrogé dans l'émission "Territoires d'infos" sur la proposition de Les Républicains de créer un grand ministère de la Sécurité intérieure regroupant police, gendarmerie, administration pénitentiaire et douanes.
A l'issue d'une matinée de travail des Les Républicains sur la sécurité, Nicolas Sarkozy doit prononcer un discours sur ce thème à la mi-journée.
"Non seulement, j'ai toujours été plutôt favorable à cela, y compris à la gestion totale du volet de l'immigration, que je souhaiterais voir rajoutée à cela", a
déclaré M. Estrosi.
Christiane Taubira en ligne de mire
Estimant que "les chiffres (de la délinquance) explosent", il s'est ensuite livré une attaque en règle contre la garde des Sceaux, Christiane Taubira, à qui il a reproché la "suppressions des peines planchers, des lois contre les bandes organisées, du programme pénitentiaire", ainsi que la mise en place "de peines de probations en lieu et place de peines de prison allant jusqu'à 5 ans de condamnation".Aujourd'hui, Mme Taubira vous propose de faire du bricolage, de faire du jardinage, de regarder la télévision avec un beau bracelet électronique, je comprends que les policiers soient désespérés
a déclaré M. Estrosi.
"Qu'à un moment, il y ait une coordination de la politique pénale dans toute sa chaîne de la part d'un gouvernement me paraîtrait aller dans le bon sens", a-t-il conclu.
Même proposition que Xavier Bertrand
Son collègue Les Républicains Xavier Bertrand avait formulé une proposition identique le 14 octobre, alors que les policiers manifestaient dans les rues de Paris."Je propose que nous mettions en place en France un ministère de l'Autorité de l'Etat, qui regrouperait à la fois les ministères de l'Intérieur et de la Justice. Comme cela se fait aux Pays-Bas", avait-il dit, assurant qu'"on garderait bien évidemment l'indépendance des magistrats".
A l'inverse, leur collègue député de l'Yonne, Guillaume Larrivé, se prononce mardi dans le Figaro contre une telle démarche, estimant que si "l'autorité judiciaire et les forces de l'ordre poursuivent un même objectif de protection de la société", elles "relèvent de logiques juridiques et organiques distinctes".