Le principal actionnaire de Libération Bruno Ledoux, l'ancien propriétaire de La Tribune et de France-Soir Georges Ghosn, le groupe de presse belge Rossel et le groupe Azur Santé Retraite ont déposé des projets de reprise du groupe de presse Nice-Matin, en redressement judiciaire.
Au moins deux candidatures supplémentaires seront déposées avant la fin du mois :
Cette liste n'est pas encore exhaustive, puisque les administrateurs judiciaires ont décidé de repousser au 28 juillet la date limite des candidatures, initialement fixée au 15 juillet. "Nous savons qu'au moins deux candidatures supplémentaires seront déposées avant la fin du mois", précise l'intersyndicale du groupe Nice-Matin.14 personnes au total ont consulté le dossier ces dernières semaines et certaines ont demandé à disposer de plus de temps, avait indiqué mercredi l'administrateur judiciaire Xavier Huertas, qui veut choisir parmi "un maximum de repreneurs".
Les candidats déjà en lice sont: Presse média participations porté par Bruno Ledoux (Libération), Ghosn capital porté par Georges Ghosnassisté de Jean-Luc Mano, Paul François Trioux et Dominique Guerni, le trio Rossel et Compagnie porté par Rossel (Le Soir, la Voix du Nord), Gemm (groupe Marzocco) et Fimas (Groupe Safa), et enfin Clepsydre (groupe Azur Santé Retraite).
"Il est urgent d'attendre que tous les candidats à la reprise du groupe Nice-Matin/Var-Matin soient bien tous alignés sur la ligne de départ pour analyser ces offres. Offres pour l'heure très disparates, qui ressemblent plus à des esquisses qu'à des propositions lisibles", a commenté l'intersyndicale dans une première réaction.
"Nous savons que la loi permet à tout candidat d'améliorer ou de modifier son offre jusqu'à 48 heures ouvrées avant la date de l'audience finale qui scellera la cession de notre journal. Le jeu de la concurrence entre les postulants à la reprise va donc jouer en la faveur de notre entreprise et de ses salariés. Dans les semaines qui viennent, nous serons ainsi amenés à rencontrer chacun des candidats, à entendre ses propositions définitives, à les évaluer", notent les syndicats.
Les administrateurs judiciaires présenteront ces 4 premières offres aux représentants du personnel de Nice-Matin lors d'un comité d'entreprise prévu lundi prochain.
Ils donnent par ailleurs "un avis favorable" à la poursuite de l'activité du groupe, qui sera examiné le mercredi 23 juillet par le Tribunal de commerce de Nice.
L'actionnaire actuel de Nice-Matin, Groupe Hersant Média (GHM), souhaite se désengager.
Des pertes depuis 3 ans :
Le groupe Nice-Matin affiche des pertes depuis 3 ans, "par l'effet du recul conjugué des ventes au numéro et des recettes publicitaires", souligne la direction.Le groupe Nice-Matin a terminé l'année 2013 avec une perte d'exploitation de 6 millions d'euros, qui s'est encore creusée en 2014. Il publie les quotidiens Nice-Matin (qui tire à 90.000 exemplaires), Var-Matin (65.000 exemplaires) et Monaco-Matin. Le groupe détient aussi 50% du capital de la société Corse Presse, qui édite Corse-Matin.
Le tribunal de commerce avait décidé, fin mai, l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire pour le groupe Nice-Matin (611 salariés), mais aussi pour sa société de distribution Publinice-Services (346 salariés). Par ailleurs, une procédure de sauvegarde judiciaire avait été lancée pour sa régie publicitaire Eurosud Côte-d'Azur (176 salariés).
Reportage : Véronique Varin, Caroline Fabre, Nathalie Brancato