Vieille de 40 000 ans, la tuberculose n'a pas disparu. S'il n'y a presque plus de cas en France, des foyers apparaissent ponctuellement. Les autorités sanitaires sont très vigilantes car cette maladie bactérienne est la première cause de décès dans le monde, avant l'apparition du Covid-19.
C'est une maladie qui fait penser au Moyen-Âge, lorsque les populations les plus pauvres étaient décimées par cette bactérie caractérisée par une forte toux.
Plus proche de nous, nos arrières grand-parents ont pu avoir des cas mortels dans leur entourage. Aujourd'hui, elle est toujours présente dans le monde. En 2020, c'était la première cause de décès par maladie infectieuse avec 1,5 million de morts selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
4 606 cas de tuberculose
En France, en 2020, 4 606 cas ont été déclarés. Un chiffre en légère baisse chaque année. Cette maladie doit faire l'objet d'une déclaration systématique lorsqu'elle est détectée pour participer à la surveillance globale de l'évolution.
L'important c'est de bien dépister les cas pour les traiter et éradiquer la maladie.
En Provence-Alpes-Côte-D'azur en 2020, 272 cas ont été détectés selon les chiffres de Santé Publique France.
Les CLAT - Centre de lutte antituberculeuse
A Nice, le CLAT, Centre de lutte antituberculeuse reçoit les patients suspects pour faire une série de tests. S'il s'avère que le patient est contagieux, l'objectif du centre est de remonter dans les trois mois précédents pour rechercher les cas contacts.
Les patients nous sont adressés par les médecins de ville ou les associations qui gère la grande précarité et nous on prend le relais.
Karine Risso, docteur responsable du centre
Il n'est donc pas nécessaire de se faire dépister de son propre chef : "en revanche, ce qui est important c'est de suivre le protocole de dépistage et, le cas échéant, de soin, si on vous appelle. Une fois traité vous n'avez plus aucun risque. En France on ne meurt plus de la tuberculose, " explique le docteur Karine Risso.
En France, les catégories de la population identifiées comme à risque sont les personnes sans domicile fixe, les détenues et les personnes qui sont nées dans des parties du monde où la maladie est encore très présente comme en Afrique.
Le vaccin BCG "recommandé" mais plus "obligatoire"
C'est un vaccin que les plus de 15 ans connaissent bien, le BCG, pour Bacille de Calmette et Guérin a été créée en 1921, il fêtait donc ses 100 ans en 2021. Il devient obligatoire en France en 1950.
Depuis 2007, le vaccin n'est plus obligatoire.
Il faut comprendre que c'est une balance coût-bénéfice et que le nombre de cas n'est plus assez grand pour que les autorités de santé rende ce vaccin obligatoire.
C'est ce 24 mars, la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose.
La recherche est toujours en cours pour améliorer les traitements. L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a pu récolter 6,5 milliards d'euros pour améliorer le dépistage et la prise en charge dans le monde. A titre d'exemple, pour le covid-19 et la recherche de vaccin c'était plus de 100 milliards.
Des cas sur la Côte d'Azur
En 2017, une jeune personne contagieuse a été détectée sur la Côte d'Azur, le centre de lutte antituberculeuse a donc mené une vaste enquête pour chercher les potentiels cas.
Cette fois, un seul cas a été trouvé dans l'entourage proche : "la bactérie se transmet via les poumons, mais pour cela il faut que la personne contagieuse, expire beaucoup d'air au même endroit. Ce n'est donc pas "facile" de l'attraper, heureusement. Et une fois qu'on est infecté, la bactérie reste en dormance, si on est traité rapidement, il n'y a pas de risque de développer la maladie." explique le docteur Karine Risso.
Dans une autre école, ce sont près de 200 enfants de trois ans qui ont été testés, l'enquête révèlera 6 cas, pris a un stade très précoce et donc non contagieux.
Pas d'inquiétude vis à vis de cette maladie, ni de honte à avoir, les seuls conseils sont de suivre les recommandations des autorités de santé si jamais vous êtes contacté.
Dernier conseil, les fumeurs ont beaucoup plus de risque de développer une forme grave, une raison de plus, si l'en fallait pour arrêter.