Les salariés du géant de l'informatique IBM-France sont en grève depuis ce jeudi matin pour protester contre un plan de la direction prévoyant la suppression de 360 postes, selon les syndicats des sites de Nice, Marseille et Sophia-Antipolis.
Sur les 360 postes ciblés par le PSE, 157 le sont à Nice, le reste concernant les sites d'IBM en région parisienne, selon le délégué syndical CGT de Nice, Serge Kerloc'h.
À Nice, où IBM emploie 539 personnes, l'intersyndicale CGT-CGC-UNSA-CFDT-CFTC a prévu de manifester sur le parvis de l'entreprise pour
demander "l'annulation" du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). La grève - votée à Paris également - est reconductible chaque jour pendant une semaine.
Interview réalisée ce jeudi matin :
Ce PSE, présenté aux salariés le 23 mars, est le cinquième plan de départs dans l'entreprise depuis 2012, selon les syndicats. Il prévoit 360 suppressions de postes dans l'activité "data centers".
Cent salariés se seraient portés volontaires pour partir. Sur les 260 postes restants, "les suppressions de postes vont en fait se traduire par des suppressions d'emplois, avec au bout des licenciements économiques", selon M. Kerloc'h.
"Au bout des licenciements économiques"
"En cas de refus de mutation dans une filiale du groupe, à Lille ou en Inde par exemple, le salarié sera alors licencié", soutient le délégué syndical. Il explique que le budget de formation de l'entreprise, qui serait "de zéro", ne permet pas aux salariés de se former pour postuler en interne sur d'autres métiers que le leur.Selon M. Kerloc'h, également juge aux prud'hommes, "la justification économique de ce plan n'est pas fondée et il introduit des critères d'ordre (entre salariés occupant les mêmes postes) discriminatoires à l'encontre des femmes, des syndicalistes et des salariés ayant été en maladie ou en formation longue durée".
Contactée par l'AFP, la direction d'IBM indique que le PSE, destiné à "mettre en oeuvre une plus grande flexibilité" dans l'entreprise, est encore en cours de négociation avec les partenaires sociaux. "On commence par du volontariat et nous espérons que cela suffira, mais si malheureusement, ce n'était pas le cas, il se pourrait qu'on passe à des départs contraints", note la direction.
Selon les syndicats, IBM compte moins de 7.000 employés aujourd'hui en France, contre plus de 26.000 à la fin des années 1990.
- avec AFP -