Nice : "non c'est clair, je ne veux pas recevoir de réfugiés chez nous", les propos de Christian Estrosi font polémique

Le maire de Nice, Christian Estrosi, s'est exprimé sur RTL mercredi 18 août à propos de l'arrivée des talibans au pouvoir en Afghanistan. Le maire s'oppose à l'accueil des réfugiés afghans, il préconise des "quotas migratoires".

Depuis la reprise du pouvoir par les talibans en Afghanistan, dimanche 15 août, des milliers d'Afghans tentent de fuir le pays. 

L'aéroport de Kaboul a été pris d'assaut. Comme sur cette vidéo, où ils tentent de s'accrocher aux avions américains quittant le territoire, après la chute de la capitale :  

Depuis les allocutions du président de la république le lundi 16 août, plusieurs maires se sont positionnés en faveur d’un accueil des réfugiés afghans, dont le maire (EELV) de Bordeaux, Pierre Hurmic, ou celui de Grenoble, Éric Piolle.

"Non je ne veux pas recevoir de réfugiés chez nous, c'est clair" 

Une position contestée par le maire (LR) de Nice Christian Estrosi. Sur RTL, il a annoncé ce mercredi ne pas vouloir accueillir de réfugiés Afghans à Nice, "non, je ne veux pas recevoir de réfugiés chez nous, c'est clair" a t-il déclaré. Avant d'ajouter : "notre ville a été victime ces dernières années du terrorisme de manière considérable avec l'attentat du 14-Juillet sur la Promenade des Anglais et celui de la basilique Notre-Dame."

Une décision appuyée par l'adjoint municipal Pierre-Paul Leonelli : "je soutiens la position de Christian Estrosi,  concernant son refus d’accueillir des réfugiés afghans à Nice. La solution doit enfin passer par un dispositif national entériné par le législateur pour éviter des décisions hâtives et approximatives." 

Mais la comparaison entre réfugiés et terroristes a interpellé l'opinion publique sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, la déclaration du maire ne passe pas : 

Certains niçois se sont également indignés des propos tenus par le maire de la ville. Et les élus d'opposition n'ont pas manqué  de réagir, notamment Hélène Granouillac :

"lorsque l'on est président d’une métropole, je ne comprends pas que l'on puisse être aussi désolidarisé, et ne pas tendre la main à ceux qui en ont besoin. Parler des attentats terroristes dans une crise humanitaire comme celle-ci c’est très maladroit. La ville est certes meurtrie, les plaies ne sont pas refermées mais là c’est indécent. J'attends que monsieur le maire explicite en quoi ces deux notions, terrorisme et solidarité, sont à mettre en parallèle. » 

"Quota migratoire"et politique internationale 

« Je suis prêt à m’inscrire dans une politique internationale », a toutefois expliqué l’élu niçois, estimant que la communauté internationale « doit se structurer ».

La solution souhaitée par Christian Estrosi : une politique « de quota ». Selon lui, les demandes de droit d’asile doivent se faire dans les consulats, aux frontières, et non une fois à l'arrivée en France.  Il a précisé :

Une négociation internationale doit s’engager sur le contrôle et la répartition, de manière concertée

Christian Estrosi demande également que les maires soient associés au processus, notamment pour l’utilisation de « moyens technologiques » (comme la reconnaissance faciale grâce aux caméras de vidéosurveillance), afin de mieux contrôler l’identité des personnes « fichées » ou sans certitude quant à leur « pays d’origine ». Une mesure encore très encadrée en France.

Malgré les déclarations hostiles du maire de Nice, une mobilisation en soutien aux afghans est organisée dans la ville par le collectif terre bleue, le 31 août. 

La position de l'Etat face à cette crise 

Dans son allocution du 16 août, le président Emmanuel Macron a évoqué « une initiative pour construire sans attendre une réponse robuste, coordonnée » pour lutter contre ces « flux migratoires irréguliers », une expression qui a elle aussi choqué et fait réagir de nombreuses personnalités. 

« Ce que j’ai dit ce soir sur l’Afghanistan et que certains veulent détourner : la France fait et continuera de faire son devoir pour protéger celles et ceux qui sont les plus menacés », a t-il précisé dans un tweet :

Envers les populations directement menacées, le président n’a pas manqué de mettre en avant les efforts entrepris pour évacuer les ressortissants français ainsi que les Afghans qui ont travaillé pour le pays :

«c’est notre devoir et notre dignité de protéger ceux qui nous aident : interprètes, chauffeurs, cuisiniers et tant d’autres."

L'Union Européenne est elle aussi encore divisée sur l'accueil des réfugiés. A l'instar de la France, la chancelière allemande, Angela Merkel, s'est dite mardi ouverte à l'accueil "contrôlé" de réfugiés afghans "particulièrement vulnérables" qui fuient le régime taliban, tout en admettant la difficulté de trouver un accord sur le sujet entre partenaires européens. Face à cette crise, les 27 devront donc s'organiser rapidement. 

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