Deux Niçois jugés pour avoir déposé une tête de sanglier devant la mosquée En-Nour de Nice avant son ouverture en juin ont été condamnés ce mercredi à une peine de travaux d'intérêt général.
"Les faits ont été requalifiés", a indiqué Me Helali Kais. Les deux hommes de 30 et 38 ans étaient poursuivis pour violences aggravées en raison de l'appartenance ou non à la religion, mais leurs avocats ont obtenu une requalification des faits en un simple délit de provocation non publique à la discrimination en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion."Reconnus coupables, ils ont été condamnés à effectuer un travail d'intérêt général de 80 heures sur 18 mois. Ils sont condamnés solidairement à payer à l'association de Nice-La Plaine 1.000 euros pour préjudice moral et 300 euros pour les frais d'avocat", a-t-il précisé.
La Ligue des droits de l'homme, SOS Racisme et la Licra, parties civiles, ont chacune obtenu un euro symbolique et 300 euros pour frais d'avocat.
"Je m'attendais à une peine plus lourde vu la gravité du comportement", a commenté Me Kais, qui se réserve la possibilité de faire appel si l'association cultuelle le décide.
Les deux hommes avaient tué un sanglier présent sur leur terrain, puis décidé, après avoir bu, de déposer la carcasse de l'animal devant la mosquée, sans réfléchir aux conséquences de leur acte, selon le parquet.
De nouveau ce mardi, une tête de sanglier a été retrouvée devant la même mosquée de Nice, puis enlevée par la police qui a ouvert une enquête. "C'est la deuxième fois et j'espère la dernière", a déclaré l'imam Mahmoud Benzamia qui a porté plainte.
ATTAQUE ISLAMOPHOBE à @Institut_Ennour
— FMS (@FMS_Asso) 11 octobre 2016
Un Sanglier a - encore - été déposé dvt la mosquée.
Découvert ce matin par les fidèles #Nice06 pic.twitter.com/cFyUXBauaQ
"Ces faits confirment que ce n'était pas une simple blague (en juin). Vingt-quatre heures avant le délibéré, on a choisi de jeter encore une fois une tête de sanglier, cela prouve que c'est bien choisi et bien étudié. Cela prouve que la mosquée et la communauté musulmane sont ciblées. C'était en plein ramadan et juste après la décision favorable du tribunal administratif à l'ouverture après le conflit avec la mairie, l'objet choisi est un cochon, c'était fait pour injurier les sentiments des musulmans", a-t-il dit.
Cette mosquée, dont les travaux se sont achevés récemment, est au coeur d'une polémique entre l'association qui la porte et la municipalité de Nice, qui lui reproche d'avoir été financée par des fonds saoudiens. La mosquée a une capacité de 400 à 500 fidèles, selon l'imam. - Avec AFP -