Un prothésiste dentaire comparaît libre depuis lundi devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes pour l'assassinat, en 2001 en pleine rue à Nice, de deux jeunes Niçois et la tentative d'assassinat contre un 3ème, des faits qui auraient été motivés par un désir de vengeance.
En août 2001, deux jeunes de 17 et 20 ans étaient abattus à bout portant par un homme au visage dissimulé, armé d'un pistolet automatique 9 mm. Un troisième avait blessé à la main.Mahdi Belhadj, 35 ans, au casier judiciaire vierge et qui vit aujourd'hui en Bretagne, aurait ce soir-là voulu venger la mort un an plus tôt de son frère. Ce dernier avait été tué à coups de couteau pour une histoire de téléphone portable devant des amis qui n'auraient pas réagi. Une vengeance que l'accusé a toujours nié devant les enquêteurs.
"Ils veulent me faire endosser une responsabilité qui n'est pas la mienne. (...) Je suis innocent. (...) Je ne connaissais pas ces gens-là (les victimes, NDLR)", a-t-il clamé lundi à la barre, avant que les enquêteurs de la police judiciaire niçoise ne viennent témoigner.
Au lendemain des meurtres, le prothésiste avait quitté la France pour se rendre en Tunisie . "Un départ précipité qui pouvait être assimilé à une fuite", a estimé l'un des policiers entendus.
Deux semaines après son arrivée en Tunisie, Mahdi Belhadj avait été interpellé.
Jugé à trois reprises dans ce pays pour cette affaire, il avait été condamné en première instance à la perpétuité, puis acquitté lors d'un deuxième procès et à nouveau condamné, en son absence, lors d'un troisième procès.
L'homme a passé en tout plus de trois ans dans les geôles tunisiennes. "Vous devez me croire, je n'ai pas pu me défendre en Tunisie, j'ai vécu un enfer, un enfer total !", a-t-il affirmé devant les jurés.
Le trentenaire avait finalement été arrêté à Lyon en 2009, alors qu'il menait une existence bien rangée, rattrapé dans le cadre d'un mandat d'arrêt international.
Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Un second individu, ami de l'accusé, soupçonné d'avoir aidé à sa fuite, comparaît également pour "soustraction d'un criminel à l'arrestation ou aux recherches", un délit qui peut lui valoir jusqu'à trois ans d'emprisonnement.
Reportage: J. Sanna, F. Tisseaux et N. Brancato
Le procès doit durer jusqu'à vendredi.