Réduire la protection du loup

La Sénatrice azuréenne Hélène Masson-Maret préconise de rétrograder le prédateur d'espèce "strictement protégée" à "espèce protégée simple": une "réponse pragmatique" selon elle à l'augmentation des attaques de loups et "à la désespérance" des éleveurs. 

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Le nombre d'animaux (à 95% des ovins) victimes d'attaques de loups, revenus spontanément en France au début des années 90, est passé de 2.680 en 2008 à 4.913 en 2011. La grosse majorité (70%) a eu lieu en région PACA, et 35% pour le seul département des Alpes-Maritimes.

35 % des attaques de loup dans les Alpes-maritimes

Les auteurs du rapport "Patrimoine naturel de la montagne" -- Hélène Masson Maret, sénatrice UMP des Alpes-Maritimes et André Vairetto, sénateur PS de Savoie--, souhaitent
"une réponse pragmatique et raisonnable (...) à la désespérance de nombre de nos éleveurs, et à la nécessité fondamentale de protéger l'agro-pastoralisme sur nos territoires".
Ils recommandent de modifier le statut du loup, actuellement classé comme animal "strictement protégé" au titre de l'annexe II de la Convention de Berne, relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe.
Sur cette période, seuls 7 loups ont été effectivement abattus, a indiqué le 25 février le ministre de l'Ecologie Philippe Martin. Un chiffre bien trop faible pour les éleveurs qui appellent le gouvernement à faire en sorte que les 24 loups soient "prélevés".

Passer en "Espèce protégée simple"

Aussi, le rapport appelle à placer le prédateur dans la catégorie "espèce protégée simple" (annexe III) qui se contente d'appeler à "règlementer" afin de "maintenir l'existence de ces populations hors de danger".
"Au nom de la Convention de Berne, on ne peut plus rien faire", explique Hélène Masson Maret.

"Lorsque le préfet prend une décision, les associations (de défense du loup) demandent au tribunal administratif de casser l'arrêté au nom de la Convention. Si le loup est classé en catégorie animal protégé simple, on ne pourra plus aller devant le tribunal administratif", assure-t-elle.

Rejet en 2012

La Suisse avait formulé une demande similaire, mais fin 2012, le comité permanent de la Convention de Berne à Strasbourg a rejeté cette requête.
Reportage: C. Rolland, D. Beaumont et S. Lemaire

Intervenants:
  • Jacques Courron Président de la fédération départementale ovine
  • Hélène Masson-Maret Sénatrice des Alpes-Maritimes
Rapport montagne
Issu de l’audition d’une soixantaine de personnalités qualifiées, le rapport formule 53 propositions concernant l’environnement de la montagne dans un contexte de changement climatique, avec des risques naturels qui lui sont spécifiques et l’inventaire des multiples outils de protection. Il étend sa réflexion à l’agriculture, à la forêt de montagne, à la problématique de l’eau. Il évoque le tourisme de montagne.
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