Une association de descendants des internés d'un camp de Tziganes près d'Arles a annoncé lundi avoir porté plainte contre les auteurs de la récente profanation du mémorial de ce camp et contre le maire d'Arles pour non-dénonciation de ces faits
Une association de descendants des internés d'un camp de Tziganes près d'Arles a annoncé lundi avoir porté plainte contre les auteurs de la récente profanation du mémorial de ce camp et contre le maire d'Arles pour non-dénonciation de ces faits.
Une croix gammée a été peinte le 18 août sur la stèle du mémorial du camp de Saliers, un camp de concentration longtemps oublié en Camargue. « Nous déposons plainte contre la mairie d'Arles pour son agissement dans cette affaire et pour le fait d'avoir nettoyé la stèle sans en avoir avisé la gendarmerie » indique cette association.
Le parquet de Tarascon a confirmé ces plaintes.
On a nettoyé la stèle pour ne pas heurter les personnes qui pourraient voir (la croix gammée). On a bien alerté la gendarmerie. On a relevé tous les éléments utiles pour la plainte. On a eu une conversation avec la gendarmerie pour pouvoir nettoyer la stèle
a assuré auprès de l'AFP le maire d'Arles, Hervé Schiavetti, qui affirme que la ville a également porté plainte contre X pour la profanation et rappelle avoir "initié" la construction de ce mémorial.
Dans un courrier adressé au procureur de la République de Tarascon, le maire d'Arles mentionne également que des tags représentant une croix gammée ont aussi été découverts sur un jeu d'enfant au jardin d'été dans le centre ville.
De 1942 à 1944, le régime de Vichy a organisé et géré ce camp de détention de Gitans et Tziganes. Le mémorial avait été inauguré en février 2006. Après plus de 60 ans d'oubli, une sculpture en acier montrant des détenus tentant de passer dans l'entrebâillement d'une porte, venait rappeler que 700 Gitans et Tziganes furent détenus dans ce camp situé à une dizaine de kilomètres d'Arles.
En décembre 2015, le gouvernement avait pour la première fois rendu officiellement hommage aux milliers de Tziganes internés dans l'Hexagone durant la Seconde Guerre mondiale, à l'occasion du 70e anniversaire de la fermeture du camp de Jargeau (Loiret).
Environ 6.000 nomades ont été internés en France par le régime de Vichy durant la Seconde Guerre mondiale, selon les estimations des historiens.
Le génocide des Tziganes en Europe par les nazis a fait au moins 300.000 morts.