La Roca Team affronte Dijon ce samedi en Principauté dans le match 1 des demi-finales du Championnat de France de basket et peut compter sur la rigueur de son entraîneur Sasa Obradovic.
"Je ne suis pas ici pour jouer les play-offs mais pour amener mon équipe au bout". Sasa a effacé Saso. Au moment de la nomination du Serbe Obradovic, à la place du pourtant réputé Slovène Saso Filipovski, Monaco allait mal.
Depuis, la "Roca Team" a compilé 18 succès en 19 rencontres d'Elite: 16 en saison régulière (une seule défaite d'un point à Villeurbanne), et deux, tranchantes, en play-offs contre Limoges (93-73 et 90-62).
Monaco a été transfiguré par celui qui, joueur, a notamment été triple champion d'Europe (1995, 1997 et 2001) et champion du monde (1998) avec la sélection yougoslave.
Dès le limogeage d'Obradovic, fin 2018, par le Lokomotiv Kouban-Krasnodar, club russe qu'il avait mené en finale d'Eurocoupe, les dirigeants monégasques n'ont pas hésité. Le directeur exécutif Oleksiy Yefimov, avec qui il a travaillé à Kiev en 2008-09, l'a rapidement convaincu.
"Ici, j'ai l'opportunité de créer quelque chose sur le long terme, disait-il à son arrivée. C'est devenu rare dans ce monde fou où l'entraîneur perd vite sa place.
Et puis, je connais les gens ici. On a déjà travaillé ensemble. On se fait confiance."
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— AS Monaco Basket (@ASMonaco_Basket) 30 mai 2019
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"Beaucoup de discipline"
Son CV et son attitude ont eu l'effet escompté. En interne, la différence avec son prédécesseur s'est vite fait ressentir. Venu seul, Obradovic, 50 ans, a gardé les entraîneurs-assistants en place.
"J'essaie de tirer le maximum de chacun dans l'intérêt de l'équipe, explique-t-il. Je demande beaucoup de discipline et la pratique d'un basket agressif."
Certains joueurs renaissent. Comme l'Américain Gerald Robinson, fantomatique en début de saison, ou Georgi Joseph, délaissé par Filipovski et de retour dans la rotation.
Le Serbe a redonné vie à une équipe amorphe. A l'instar de Zvezdan Mitrovic, l'entraîneur de la saison dernière aujourd'hui à l'Asvel, le Serbe a apporté une rigueur nouvelle.
Notre reportage lors de la présentation du coach en février 2019 :
"Dur mais juste"
Toujours en mouvement sur son banc, Obradovic demande beaucoup à ses joueurs. Il est très ambitieux. Il a dit dès ses débuts qu'il venait pour "amener (son) équipe au bout", assurait-il d'ailleurs à son arrivée.
"Il est dur mais juste", considère-t-on en interne. De la star au dernier du banc, il implique chacun, précise ses choix et a impulsé une nouvelle dynamique.
Les joueurs suivent. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si l'international français Paul Lacombe fait partie du cinq majeur de la saison régulière, pour la première fois de sa carrière. Son entraîneur le pousse dans ses retranchements. Il apprécie.
Obradovic s'appuie sur le Français mais aussi sur Robinson et sur le pivot bosnien Elmedin Kikanovic, qu'il a entraîné à Berlin. Il peut surtout compter sur le talentueux Dee Bost. De retour à Monaco cet hiver, le meneur américain réalise une belle fin de saison.
De plus, Monaco semble très en forme sur le plan physique, contrairement à la saison dernière où l'équipe avait dépensé de l'énergie pour gagner la Leaders Cup et atteindre la finale de la Ligue des champions (C3).
L'an dernier, Monaco avait perdu en finale du Championnat, au cinquième match contre Le Mans. Obradovic a promis mieux.