Il n'avait pas supporté qu'un automobiliste lui fasse des appels de phares et avait tiré à cinq reprises sur le conducteur, le blessant gravement. Le parquet de la cour d'Assises d'Aix-en-Provence réclame aujourd'hui une peine de 15 ans de prison pour cet homme de 36 ans.
C'était la nuit du 5 mars 2014 sur l'A7. Au volant de sa Peugeot 207, un automobiliste en double un autre. Un dépassement dangereux, à quelques centimètres de l'autre voiture, selon le second conducteur. L'automobiliste doublé fait alors des appels de phares. A la barre, il raconte :
Il est réellement passé très près, mon fourgon a tangué. J'ai fait des appels de phares, peut-être six ou sept, je n'ai même pas klaxonné.
Furieux, l'autre conducteur l'aurait alors attendu au péage de l'autoroute et aurait tiré cinq fois sur l'autre automobiliste. L'homme est depuis infirme d'une jambe. Une belle de 9 mm lui a sectionné le nerf sciatique.
Tout ça pour quoi ? Pour un banal différend de circulation routière, un homme va se sentir humilié, bafoué dans son honneur, vivre une offense suprême. Quelques appels de phare contre cinq projectiles de 9 mm, le combat est complètement inégal
a lancé l'avocat général Jean-François Varaldi.
Le conducteur qui a tiré est un ancien gendarme volontaire, qui a été responsable de la sécurité du casino d'Aix-en-Provence. Son dossier militaire fait état de l'usage intempestif de son arme de service lors d'un contrôle effectué, en 2006. L'accusé soutenait que le tir qui s'était logé dans le capot d'un véhicule était involontaire. Il a été condamné à trois reprises pour des violences commises sur son lieu de travail au casino d'Aix-en-Provence et pour un accident dans lequel un automobiliste avait été blessé, alors qu'il conduisait en état alcoolique et avait consommé de la cocaïne.