Un déserteur chilien de la Légion et un autre, irlandais, exclu pour son addiction à la cocaïne comparaissent devant les Assises d’Aix-en-Provence pour avoir séquestré et violenté un homme rencontré dans un bar, qui accuse l'un d'eux de l'avoir violé.
Les faits remontent au 5 mars 2017. Un homme visage en sang, appelle au secours depuis la fenêtre d'un hôtel place de l'Opéra, à Marseille.
La victime, Zak Ostmane, 42 ans, est un militant algérien LGBT, auteur de l'ouvrage "Genre Interdit" et fondateur de l'association Shams qui vient en aide aux homosexuels du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord.
Devant la cour d'assises aixoise qui juge deux anciens légionnaires depuis vendredi, Zak Ostamane raconte son calvaire. Sa rencontre avec Graham Shrubb,un ancien légionnaire irlandais, dans un bar du Vieux-Port de Marseille. "Dans les vapes" après quatre pintes, il l'a suivi chez lui pour boire un verre.
En chemin, ils sont rejoints par un Chilien, qui a déserté la Légion, Alejandro Salazar, 29 ans.
"A peine bue la première gorgée de bière, je reçois un coup au visage qui me fait perdre connaissance et lorsque je reviens à moi il est en train de me sodomiser", raconte la victime.
La circonstance aggravante d'homophobie retenue
A la barre, Zak Ostamane détaille les nombreux coups portés par les deux hommes alors qu'il était attaché à une chaise à l'aide de morceaux de drap, le vol de sa chaîne, de sa carte bancaire, l'extorsion de son code.
Les images diffusées sur les écrans de la cour d'assises le montrent les yeux au beurre noir, le visage totalement tuméfié et enflé.
A la psychologue, il a rapporté les insultes homophobes, racistes et antisémites proférées par les deux hommes alcoolisés.
La circonstance aggravante d'homophobie a été retenue pour les violences. "Je reconnais à 100% les violences et je suis extrêmement navré d'avoir frappé et blessé la victime mais je conteste à 100% le viol", a déclaré Graham Shrubb, 35 ans, dont le sperme a été retrouvé sur le caleçon de la victime.
Alejandro Salazar comparaît libre après avoir purgé deux ans de détention provisoire, Il reconnait les violences "mais pas les motifs homosexuels".
Il a été décrit par la Légion comme "un suiveur", à l'inverse de Graham Shrubb, un "meneur", "tête brûlée" renvoyée de la Légion pour son addiction à la cocaïne et des épisodes de violence.
SOS Homophobie et l'association Mousse sont parties civiles dans ce procès. Le
verdict est attendu mardi.