Une sexagénaire jugée pour le meurtre de son ex-mari violent, plaide la légitime défense

Une sexagénaire comparaîtra mardi devant les Assises à Aix-en-Provence pour le meurtre de son ex-mari violent en 2010. Elle avait jeté son corps à la mer après l'avoir étouffé.

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Les faits remontent à 2010. Ce 4 octobre, un corps lesté d'une ancre marine est repêché au large des calanques de Marseille. Ses poignets sont enchaînés et la tête recouverte d'une bande adhésive. Le cadavre est celui de Jacques Metais, un retraité du secteur bancaire, âgé de 66 ans. Annie Slama, une psychologue ex-cadre de la Banque de France, comparaît mardi devant les assises des Bouches-du-Rhône à Aix-en-Provence pour le meurtre de son ex-mari de 13 ans son aîné, dont elle était séparée depuis 5 ans.

Plaintes et condamnations pour violences


Elle est supçonnée de l'avoir étouffé quelques jours plus tôt sur son catamaran amarré à Bandol, puis de s'être débarrassé du corps au large. L'accusée a avoué le crime huit mois plus tard. Elle assure s'être défendue. Elle comparaît libre après avoir effectué 18 mois de détention provisoire. Séparée de Jacques Metais après 17 ans de vie commune, elle dresse aux enquêteurs le portrait d'un homme alcoolique et souffrant d'un trouble maniaco-dépressif, ce que confirment des expertises. Leur vie de couple a été marquée par les accès de violences de Jacques Metais à l'encontre de sa femme et de ses enfants. Plusieurs plaintes et condamnations sont intervenues ainsi que des séjours en hôpital psychiatrique.

C'est suite à un nouveau conflit lié à un problème de la garde de leur plus jeune enfant de 15 ans, que pour "apaiser les tensions", l'accusée dit avoir organisé un week-end sur son catamaran avec Jacques Metais, également passionné de la voile. Mais à bord, le couple se dispute dans le nuit du 25 au 26 septembre et en vient aux mains. Saisie à la gorge par la victime, l'ex-épouse se défend et étouffe son ex-mari avec ses mains, selon ses affirmations.

Lente agonie et sang froid


"Je lui ai ôté la vie, même si je ne l'ai pas voulu, même si je n'ai fait que réagir pas instinct de survie", a-t-elle encore assuré dans Libération le 16 mai dernier, quelques jours avant le début de son procès. Les enquêteurs restent toutefois dubitatifs: les constatations montrent que l'asphyxie "serait plutôt due à l'apposition d'un scotch" sur les orifices respiratoires, ce qui accréditerait "une mise à mort volontaire" de la victime décédée à la suite d'une "lente agonie".

Ne sachant pas quoi faire du cadavre, elle indiquera être retourné six jours plus tard sur le bateau pour s'en débarrasser et "offrir une sépulture marine" à son ex-mari qui avait toujours voulu mourir en mer. Les enquêteurs y voient de leur côté le signe du "sang-froid glaçant" de l'accusée qui usurpera ensuite l'identité de son défunt mari pour opérer des transferts financiers à son profit. Le procès doit s'achever jeudi.




AFP  le 20/05/2018 07:38:11
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