Dans les ateliers du Mehari Club de Cassis, un mécano extrait le moteur thermique d'une ancienne deux-chevaux pour en installer un autre électrique. Au démarrage, l'habituel vrombissement fait place à un simple "clic". C’est le son du progrès.
Lorsqu’on voit une deux-chevaux verte, on se pince, soi-même ou son voisin, selon affinités. Cela porterait chance.
La deux-chevaux, ou 2CV, ou deudeuche... a été conçue par Citroën en 1948. Mythique petite voiture à la bouille française, elle est plus évoluée que la plupart des véhicules récents. Car la deuche transformée en 2020, elle, peut rouler avec un moteur électrique !
Ne touchez pas à la carrosserie, changez le moteur
En avril, la France autorise le remplacement des moteurs essence ou diesel par des moteurs électriques pour les véhicules de plus de cinq ans. Une quarantaine de pays avait déjà pris cette décision.Au Mehari Club de Cassis, il faut compter une vingtaine d'heures pour la transformation complète. Le temps d'enlever le moteur thermique, le réservoir et le pot d'échappement pour les remplacer par un moteur électrique. D'imposantes batteries sont placées dans le coffre et une prise pour la recharge est placée à l'arrière.
"C'est un véhicule qui s'y prête bien et en plus le poids des nouveaux équipements, même avec les grosses batteries, correspond à celui d'origine, soit environ 900 kg", détaille Maxime Cabanel, ingénieur au Mehari Club Cassis.
Profil de la 2CV 100% électrique :
- Se charge en 3h30
- Coûte environ 14 000 euros
- Autonomie : 120 km
- Peut circuler "partout", même sur l’autoroute, avec une vitesse maximale de 90 km/heure, comme les originales.
Devenir propre ou... disparaître ?
"Il faut évoluer avec son temps, le rapport aux voitures évolue considérablement avec les jeunes générations, elles en utilisent de moins en moins surtout à cause de l'impact écologique", concède Stéphane Wimez, directeur général du Mehari Club de Cassis.Pour être homologués, les véhicules devront être transformés par un professionnel habilité, dans les conditions fixées par le législateur. Ce professionnel devra notamment respecter la "répartition d'origine des masses dans le véhicule, avec une tolérance de 10%", précise le chef d'entreprise.
La nouvelle version de la vieille dame pourrait toucher 10 000 deudeuches sur un parc de 100 000.