Militants écologistes, syndicalistes forestiers, économistes et ingénieurs se réunissent de vendredi à dimanche à Gardanne, près de Marseille, sous l'égide d'un collectif "SOS Forêt", avec l'espoir de promouvoir une "autre approche"
de la forêt à quelques semaines de la conférence sur le climat.
Ils ont décidé de créer un collectif "SOS forêts" pour dénoncer les déséquilibres de cet écosystème, à l'approche de la conférence sur le climat. "Ils", ce sont les militants écologistes, syndicalistes forestiers, économistes et ingénieurs. De vendredi à dimanche, ils se réunissent à Gardanne, près de Marseille avec l'espoir de promouvoir une "autre approche" de la forêt à quelques semaines de la conférence sur le climat.
"La forêt ne souffre pas de manière très visible encore (...)
"On organise depuis quelques années des grands déséquilibres, aussi bien au niveau de la gestion forestière qu'au niveau de l'organisation et des choix stratégiques de la filière bois"
affirme Frédéric Bedel, ingénieur ONF et membre du Snupfen-Solidaires, premier syndicat de l'ONF, très critique quant aux évolutions de l'organisme public et de la filière bois.
"Avec les meilleures intentions du monde, on peut faire faire n'importe quoi aux forestiers et aux industriels"
dénonce-t-il, prenant en exemple le bois-énergie:
"Au nom du développement d'une énergie supposée propre, on est en train de prendre des décisions qui peuvent être complètement catastrophiques".
Du reste, les membres du collectif reconnaissent que ce n'est pas par hasard que les assises ont lieu à Gardanne, où doit être mise en service en 2016 la centrale à bois d'EON, qui consommera, selon le groupe, plus de 850.000 tonnes de bois par an.
"Paradoxalement, quand on prend le traité de Kyoto, les forêts ne sont citées nulle part alors que ce sont d'excellents pièges à carbone"
renchérit Pierre Athanaze, militant et écrivain écologiste et forestier de formation, qui interviendra lors des assises. "Pendant longtemps, on a fait croire aux gens qu'il fallait exploiter la forêt" parce que les arbres plus jeunes piégeaient plus de carbone, assure-t-il:
"C'est une aberration scientifique (...), puisque de gros arbres fixent bien évidemment plus de carbone et que le carbone est aussi piégé dans les sols forestiers".
"On espère que pour la Cop21 on prendra en compte les forêts et notamment leur vieillissement"
ajoute-t-il: "C'est très important pour la biodiversité et pour le piégeage du carbone. On a vraiment besoin de faire vieillir nos forêts parce que pour le moment on ne sait pas réduire nos émissions de gaz à effet de serre".
Quatre tables rondes réuniront notamment les participants aux assises du collectif SOS forêt, dont M. Bedel est un des initiateurs: "La forêt, poule aux oeufs d'or ou écosystème?", "Des forêts ancrées dans un territoire", "La forêt, un bien commun à défendre collectivement" et "Une urgence pour la forêt et la biosphère: réconcilier le social, l'écologique et l'économique".