Après une mobilisation de près de 300 salariés sur le site de la Ciotat ce matin, près de 300 autres salariés de Gemato, le fabriquant de cartes à puces, ont suivi le mouvement de protestation, bloquant le site de Gemenos cet après-midi.
300 salariés en grève ce matin devant le site de la Ciotat, 300 autres cet après-midi devant celui de Gemenos, le fabriquant de cartes à puces Gemato est en plein conflit, depuis l'annonce d'un plan social menaçant près de 300 de ses employés sur le territoire français.
"Non aux licenciements boursiers"
Vers 15h, ces 600 salariés ont entamé le blocage du site de Gémenos, où 62 suppressions de postes ont été annoncées, sur un effectif total de quelque 900 personnes.Dans la matinée, 200 à 300 salariés avaient manifesté près du site de production de La Ciotat, par une opération de tractage sur le rond-point de sortie de l'autoroute, sous une banderole frappée du slogan "300 millions de bénéfice, non aux licenciements boursiers".
Sur les 700 salariés du site de La Ciotat, 126 devraient être touchés par le plan de suppression de 288 emplois, soit près de 10% des effectifs français, annoncé par Gemalto fin novembre.
"qui permet un PSE (Plan de sauvegarde de l'emploi) avant cession", a plaidé mardi Fabien Seheux, représentant de l'UNSA du site de La Ciotat.Nous sommes dans une situation inédite, avec l'application à la fois des ordonnances Macron et de l'article 41 de la loi El Khomri,
"Pur jeu d'écritures comptables"
"Avec l'offre de reprise de Gemalto par Atos annoncée lundi, il y a un véritable alignement des planètes", a poursuivi le syndicaliste, selon qui il s'agit "typiquement de licenciements boursiers"."(...) le déficit imputé aux activités France est un pur jeu d'écritures comptables", a-t-il accusé, affirmant que malgré la baisse du marché des cartes SIM, "cette activité est encore largement bénéficiaire".C'est une liquidation avant changement de propriétaire pour parler crûment
Le titre Gemalto s'envolait de 33% mardi matin à la Bourse de Paris, au lendemain de l'annonce de l'offre de rachat pour 4,3 milliards d'euros de la part du groupe français Atos, désireux de créer "un leader mondial en cybersécurité, technologies et services numériques".
Gemalto, victime d'une baisse des ventes de cartes à puce et de cartes de téléphonie, a pris acte dans un communiqué de l'offre de rachat "non sollicitée et conditionnelle" d'Atos et dit qu'il prendrait position d'ici le 15 décembre, date limite de validité de cette offre.
Gemalto a déjà réduit ses effectifs depuis avril, avec la fusion de deux usines en Chine, des réductions de capacité sur le marché américain et une restructuration engagée à l'été dans sa filiale Netsize (paiement par SMS) à Meudon (Hauts-de-Seine).