L'hôpital Sainte-Marguerite, à Marseille, propose un nouveau traitement non invasif pour les personnes souffrant de dépression sévère et résistante aux traitement médicamenteux.
Selon Santé publique France, un Français sur cinq a été ou sera touché par la dépression au cours de sa vie. Lorsque les traitements médicamenteux ne fonctionnent pas, il existe une méthode non invasive qui a fait ses preuves, par stimulation magnétique transcrânienne, appelée "r-TMS". Au sein de l'Assistance publique des Hôpitaux de Marseille, Sainte-Marguerite accompagne près de 80 patients dépressifs avec ce traitement chaque année. France 3 Provence-Alpes vous dit ce qu'il faut savoir sur ce nouveau traitement.
- Qu'est-ce que la Stimulation magnétique transcrânienne ?
La Repetitive Transcranial Magnetic Stimulation (r-TMS), en français "Stimulation magnétique transcrânienne répétitive", est une méthode de stimulation du cerveau au niveau du cortex cérébral. Le champ magnétique généré par la bobine apposée au crâne du patient va stimuler ou inhiber la zone correspondante du cerveau en fonction du problème à traiter.
"On s'en sert pour les dépressions, les hallucinations, on l'a essayé dans le traitement de la boulimie, des troubles obsessionnels compulsifs (TOC), l'anorexie, avec des protocoles différents", indique Nicole Franceschini, aide soignante - technicienne TMS, à nos journalistes Pauline Guigou et Xavier Schuffenecker. L'effet de la stimulation s'estompant, il est nécessaire de la répéter, d'où son nom, pour avoir des effets durables.
Cette technique est intéressante dans le cas des dépressions résistantes, qui persistent après l’emploi de traitements antidépresseurs. Cela concerne au moins 30 % des épisodes dépressifs majeurs.
- Est-ce douloureux ?
Non. "Ce sont des ondes magnétiques et non électriques, comme le téléphone, les gens ne craignent rien", rassure Nicole Franceschini. Le patient est équipé d'un bonnet et d'une bobine magnétique placée au-dessus du crâne. "Chaque individu a un protocole différent", note la technicienne TMS.
"C'est vraiment très léger le picotement, c'est pas douloureux", témoigne Marie, patiente du service psychiatrique qui souffre de dépression depuis deux ans. Pour sa séance qui dure un peu moins de 20 minutes, elle reçoit 50 micro "chocs" toutes les 25 secondes.
- Quels sont les bénéfices ?
"J'avais plus de force, plus d'énergie, beaucoup moins d'envie, moins de plaisir, et là c'était dur, j'ai d'abord vu un psychiatre de ville qui m'a accompagnée avec des anti-dépresseurs, qui n'ont pas vraiment fonctionné, raconte Marie qui fait deux séances de TMS par semaine. Avec les anti-dépresseurs j'avais beaucoup d'effets secondaires, cette méthode-là je la trouve plus contraignante en journée, c'est sûr que c'est un renoncement de faire d'autre chose, mais plus douce plus légère et moins intrusive. Et puis elle marche, au bout de la douze ou treizième séance j'ai vu l'énergie qui remontait, j'ai vu la motivation qui revenait et ça je vous avoue ça n'a pas de prix."
Après cinq mois de TMS, Marie a pu reprendre son activité à temps partiel. "La TMS m'a permis de redémarrer la machine, de réenclencher mes envies, de me relever et maintenant c'est à moi de trouver mon équilibre."
- Y- a-t-il des effets indésirables ?
Ils sont minimes. Ils sont liés aux bruits des impulsions et à la chaleur de la bobine.