A Marseille, "réserver c'est préserver": bilan du dispositif pionnier de la calanque de Sugiton

Ralentir la surfréquentation touristique pour préserver le patrimoine naturel. Retour sur le système de réservation gratuite lancé par le parc national des Calanques en début d'été.

Les racines des arbres visibles au sol, "c'est joli mais c'est surtout le signe d'une nature qui souffre", met en garde le parc national des Calanques sur sa page Instagram. Une façon d'alerter sur les conséquences de la surfréquentation de ce patrimoine naturel.

Depuis le 25 juin, grâce au système de réservation pour accéder à la calanque de Sugiton, gratuit et en ligne, "l'ambiance de la calanque et la pression sur le milieu environnemental se sont nettement améliorées", se réjouit Nicolas Chardin, directeur par intérim du parc national des Calanques.

Avant, se baigner dans les eaux de Sugiton revenait à prendre un bain de foule par la même occasion. Ils étaient 2.5000 visiteurs par jour, le nombre est aujourd'hui limité à 400.

Agir avant que les dégradations deviennent irréversibles

Loin d'un caprice pour plus de place sur le sable et moins de bruit alentour, ce système de réservation s'explique par la dégradation de l'environnement. 

La terre sur les pentes glisse vers la mer, les sols s'érodent, la végétation ne se développe plus... A l'origine de ces problèmes: le piétinement répété des milliers de visiteurs quotidiens. 

"On arrivait à un moment charnière. On passait d'une lente dégradation à une possible irréversibilité des dégradations", explique Nicolas Chardin. Il y avait donc urgence à inverser la courbe de la sur-fréquentation sur la calanque de Sugiton, cette crique aux allures paradisiaques. Avec la plage des Pierres Tombées, ce sont les deux lieux les plus fréquentés du parc.

Bilan positif, dispositif pérenne?

"Les visiteurs sont contents, ils viennent plus sereins", remarque le Nicolas Chardin. Seulement deux amendes (68 euros chacune) ont été administrées, pour "détournement" ou "forçage" du périmètre concerné par la réservation.

Les promeneurs qui débarquent sans savoir qu'ils ne peuvent accéder au site, faute de réservation, comprennent finalement assez bien les raisons. "Dans 95% des cas l'accueil de cette information est positif, les visiteurs approuvent". 

Ce sont souvent des touristes étrangers, pour qui l'information a moins bien circulé. Mercredi 27 juillet, des panneaux en anglais étaient installés sur le sentier menant à la calanque, pour éviter aux touristes qu'ils ne soient pris de court. 

"Plusieurs années" pour un réel impact environnemental

"Mais en matière environnementale, ce n'est pas au bout de quelques semaines qu'on peut espérer des résultats notables...", nuance Nicolas Chardin. "Pour cela, il faut plusieurs années."

La décision de prolonger ce dispositif, ou de le rendre pérenne, revient au conseil d'administration du parc national des Calanques. Des questionnaires de satisfaction, remplis par les visiteurs ayant profité du dispositif, permettront d'aiguiller la décision, au-delà des aspects environnementaux. 

Pour l'instant, ce dispositif est en place jusqu'au 21 août, et la réservation en ligne sur le site du parc national des Calanques

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