Marseille : Inna, une des premières ukrainiennes hébergées sur un ferry de la Corsica Linéa, livre ses impressions

Le ferry de la Corsica Linéa dispose de 500 cabines pourra accueillir jusqu'à 1.600 personnes pendant deux mois, avant de reprendre ses rotations habituelles pour la saison estivale. Inna fait partie des premiers arrivés, elle témoigne.

"C’est calme ici",  Inna arrive de Kharkiv, en Ukraine.

Pour tout bagage, elle porte un sac à dos jaune et un sac plastique. Un bus vient de la déposer juste devant l’entrée du port de Marseille.

Elle fait partie des premiers réfugiés à être hébergés sur le "Méditerranée", un ferry de la compagnie Corsica Linea.

Inna a l’air étonnée. "Je ne suis jamais montée sur un gros bateau comme ça. Je me demande comment ça va se passer. On verra. On espère le meilleur".

Elle ne pense pas s’attarder à Marseille. Son souhait : retourner le plus vite possible en Ukraine. "Notre maison nous manque. On a laissé nos proches là bas".

Elle est surtout inquiète pour sa grand-mère. "Elle ne peut pas marcher alors elle n’a pas pu venir avec nous. Elle vit sans eau ni électricité, sous les bombardements. Et on a du mal à rester en contact avec elle. On n’a pas l’esprit tranquille".

Un hôtel flottant

Le ferry "Méditerranée" de la Corsica Linea, qui relie habituellement Marseille au Maghreb va rester à quai.

Transformé en hôtel flottant, il a accueilli les premiers réfugiés ukrainiens qui vivront à deux bords les deux prochains mois.

Le bâtiment qui dispose de 500 cabines est loué par l'Etat pour un montant non dévoilé.

Salle de cinéma, salle de jeu pour les enfants, crèche: le navire est un peu une mini-ville dans la ville, aux couleurs de l'Ukraine : les panneaux d'orientation ont été traduits pour l'occasion.

"Ce projet d'intégration" permettra d'avoir accès à bord aux services de pôle emploi, à des banques, des propositions de formations en français, ainsi qu'à un accompagnement psychologique via l'Assistance-publique hôpitaux de Marseille et d'autres services d'aide via la Croix-Rouge", a souligné le préfet Christophe Mirmand.

"Le but est d'arriver à ce que les gens arrivent à renouer avec une vie aussi
normale que possible", a ajouté le préfet.

Assurer un suivi psychologique

Une prise en charge psychologique est également prévue. La cellule d’urgence médico-psychologique (CUM) des Bouches-du-Rhône assurera une permanence quotidienne.

Marion Dubois est psychiatre et coordinatrice de cette cellule. "On parle de famille qui ne vivent plus le traumatisme en direct mais qui vivent l’impact anxieux de leur famille restée sur place".


Parmi les symptômes que la psychiatre s’attend à retrouver chez les réfugiés il y a les troubles du sommeil, les cauchemars, les crises d’angoisse…. Les personnes pourront si besoin être orientées vers une unité spécialisée dans le traitement du stress post-traumatique à l’hôpital de la Timone.

Un projet commun 

"Marseille s'est fabriqué par ses réfugiés, ceux qui fuyaient la misère. Dès les premiers jours de la guerre, nous nous sommes mobilisés. Quelqu'un qui fuit la guerre, on ne lui demande pas ses papiers, sa couleur de peau", a souligné de son côté le maire socialiste de Marseille, Benoît Payan.

Le projet mis sur pied grâce à la mobilisation des entreprises de la fédération
professionnelle UPE13, de collectivités locales comme la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur et d'associations, fait partie des mesures développées par la France pour accueillir les Ukrainiens fuyant l'invasion russe.

Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe le 24 février et
le bombardement de plusieurs de ses villes, près de 30 000 réfugiés ukrainiens sont arrivés en France.

Pour l'heure, 12.636 autorisations provisoires de séjour ont été délivrées pour une population composée à 83% de femmes et d'enfants, selon les derniers chiffres
fournis par le gouvernement le 24 mars.

1.061 adultes bénéficient de ces autorisations provisoires dans les Bouches-du-Rhône, selon la préfecture.

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