Depuis le mois d'octobre, les navires marchands se font attaquer en mer Rouge, sur fond de conflit israélo-palestinien. Les bateaux changent leur itinéraire, leur prestation coûte plus cher.
Nous ne sommes pas dans un film de pirates à l'abordage d'un joli voilier. En mer Rouge, des porte-conteneurs sont attaqués à coups de drones et de missiles par des Houthis, originaires du Yémen, qui déclarent soutenir Gaza. Dans cette partie du monde, le marché du transport maritime tout entier est perturbé. Et le troisième armateur mondial est la CMA-CGM, basée à Marseille.
Ils ont beau être formés pour réagir à la sécurité et la sûreté. Ils ont beau avoir du matériel à bord pour se défendre, les équipages ne sont pas militaires et ne peuvent subir les attaques en mer Rouge. Depuis le mois d'octobre, on estime qu'une une vingtaine de porte-conteneurs ont été attaqués. Tous ont pu reprendre leur route pour rejoindre un port sûr.
Une tension logistique mondiale
Les routes en mer ont été modifiées. Contourner la mer Rouge a un coût. Les trajets sont beaucoup plus sécurisés mais plus longs (7 à 15 jours de plus). Le personnel est mobilisé plus longtemps, la consommation de carburant augmente. Les tarifs doublent.
Le 16 décembre 2023, la compagnie de transport maritime marseillaise CMA-CGM déclare suspendre temporairement ses passages en mer Rouge, comme le groupe danois Maersk et l'allemand Hapag-Lloyd. Les navires prennent le cap de Bonne Espérance, à la pointe de l'Afrique du Sud. Leur destination : l'Asie du sud-est.
Mais le 26 décembre, la CMA-CGM se démarque des autres transporteurs maritimes en déclarant reprendre petit à petit la navigation en mer Rouge.
Côté clientèle, les contrats longue durée ne sont pas impactés. Les autres clients voient les prix multipliés par deux. Sur une paire de baskets à 80 euros, on estime que la part du transport maritime s'élève à un euro. En boutique, l'impact sur le prix final existe, il resterait minime, selon les transporteurs.