"C’était limite du racket" : la paillote du Mama Beach évacuée par les forces de l’ordre de la plage à Marseille

Les forces de l’ordre, sur demande de l’État, ont confisqué transats, parasols, tables et chaises de la paillote du Mama Beach, mercredi, située sur une plage privée du Prado. La Ville affirme qu’elle occupe les lieux illégalement.

Sur la plage du Prado, à Marseille, une paillote pour faire la fête, le Mama Beach, tenue par un candidat de télé-réalité, Kévin Guedj, résiste face à l’État. Depuis 2023, les gérants n’ont plus le droit d’occuper les lieux, selon la Ville. Et mercredi 24 juillet, l’État a décidé d’agir en envoyant les forces de l’ordre récupérer tout le mobilier de la terrasse. 

Finis les paillettes et les cocktails au bord de l’eau, les forces de l'ordre sont arrivées sur cette plage de sable privée, accompagnés par des agents de la Ville et d'Alain Ofcard, directeur de la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer). Les gérants ont vu leurs 70 transats, 20 parasols, leur trentaine de tables et une multitude de chaises partir dans quatre camions. 

"Ils sont venus, ils nous ont tous pris"

"Ils sont arrivés sans aucune ordonnance du juge. C'était limite du racket”, dénonce Enzo, un des responsables depuis trois ans. Ils assurent n'avoir jamais reçu "de lettre recommandée comme quoi il fallait rendre les clés". 

Ce vendredi 26 juillet, les restaurateurs ont fait un recours devant la justice pour récupérer leur matériel. "Ils nous le rendront le 23 août. On est écœurés. C’est dommage de vouloir fermer une entreprise", expliquent-ils. Sans mobilier extérieur, ils continueront toutefois d’assurer le service à l’intérieur.

Alors que le soleil bat son plein et que les Jeux olympiques viennent de débuter à Marseille, les gérants de ce restaurant, ouvert de juin à septembre, y voient une injustice. "D'autres à côté ont leurs baux terminés depuis longtemps. Ils ont fait une prolongation à l'amiable. On se demande ce qu'on leur a fait pour qu'ils s'acharnent sur nous", ajoute Enzo. Il pointe du doigt le fait de devoir se séparer de ses salariés du jour au lendemain. "On a des enfants à nourrir, j'ai la boule au ventre", confie Christopher, un des employés.

Face à ces accusations, Hervé Menchon, adjoint au maire de Marseille chargé de la protection des espaces marins, a répondu à France 3 Provence-Alpes : "Il n'y a pas d'acharnement. L'acharnement est dans leur camp. Ils persistent, c'est limite de la provocation."

Une occupation illégale depuis 2023

Selon la Ville, les restaurateurs occupent illégalement les lieux depuis avril 2023. Hervé Menchon explique que le Mama Beach a bénéficié de cet emplacement grâce à une AOT (Autorisation d'occupation temporaire), délivrée par le préfet. "Elle est donc temporaire, précaire et révocable chaque année", détaille-t-il. Cette AOT est régie par la loi littorale, selon laquelle "il ne doit y avoir aucune construction en dur sur la plage. Tout doit être démontable". L’objectif : rendre le littoral au public.

En 2023, l’État impose à la Ville de démolir quatre paillotes sur les plages du Prado, dont l'ancien emplacement de la Cabane des amis et le Mama Beach. Ces derniers font un recours contre la Ville, qui est refusé. "On nous a demandé leur démolition au printemps 2023, maximum, juin 2023. Là, on leur a laissé jusqu’à avril 2024. On est intervenus. On a libéré l'espace public. On verra plus tard pour ce qui est du bâtiment", poursuit Hervé Menchon. 

Un futur projet plus respectueux de l’environnement sur le Prado

Outre le respect de la loi littoral, la Ville va signer une convention avec le Parc balnéaire du Prado. Hervé Menchon assure que la Ville va réunir restaurateurs et associations concernées pour mener une grande concertation et engager "un projet de revalorisation", à partir de septembre. "On va proposer l'emplacement de lieux, mais sous une autre forme. Il va falloir que ça tourne", précise-t-il. Et pour l'adjoint au maire, le Mama Beach constitue une "verrue dans le littoral", d’où la nécessité qu’ils rendent les clés de leur local.

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