Clavel Kayitaré est la star des championnats de France d'athlétisme handisport qui se sont déroulés ce week-end au stade Delort à Marseille. Avant de courir le 100 m ce dimanche, il a été deux fois médaillé d'argent aux jeux paralympiques d'Athènes. Blessé au Rwanda, il nous raconte son parcours.
A l'âge de 8 ans, pendant le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, Clavel Kayitaré est blessé par un éclat de grenade. Le cartilage de son genou est atteint, il ne peut plus le plier. Face au chaos que connaît son pays, il part en France pour recevoir des soins.
"C'est là que j'ai découvert le sport, raconte-t-il. Pour la rééducation. Une rééducation physique et mentale pour me libérer de toutes ces images que j'ai pu voir au Rwanda."
Aujourd'hui Clavel Kayitaré est guidé par un mot, le "rêve", qui revient dans toutes ses réponses : "Le sport m'a permis de découvrir un monde que je connaissais pas, le monde des rêves. Parce que moi, après 94, des rêves j'en avais plus. Pour moi à cette époque-là c'était la fin du monde. Le sport m'a permis de rêver de découvrir d'autres univers, trouver des sensations que je n'avais plus."
Le rêve évolue avec lui, le fait grandir, se dépasser : "Au départ mon rêve c'était de marcher, puis c'est devenu de faire une carrière de haut niveau."
En 2004, Clavel Kayitaré est double médaillé d'argent aux jeux paralympique d'Athènes. En 2014, il emporte une médaille d'or aux championnats d'Europe de Swansea et en 2018, une médaille d'argent aux championats d'Europe de Berlin. Aujourd'hui, aux championnats de France d'athlétisme handisport qui se déroulent au stade Delort à Marseille, il se prépare pour Tokyo, en 2021.
Animateur sportif, il cherche sans relâche à partager un message auprès des plus jeunes : "regarder devant, ne pas se focaliser sur le passé. Etre optimiste sur ce qu'on fera le lendemain."