La chaîne d'hôtels Maranatha, 5e de l'hôtellerie française et créée par le marseillais Olivier Carvin est en crise. Elle a été placée en redressement judiciaire en novembre dernier. Les milliers d'investisseurs exigent des retours mais se retrouvent pour l'instant sans rien.
Les attentats de Nice et de Paris ont provoqué une baisse de fréquentation pour l'ensemble du secteur hôtelier français. La chaîne d'hôtels Maranatha en a aussi fait les frais. Au mois de novembre dernier, elle s'est placée sous la protection du tribunal de commerce de Marseille, touchée par une crise de liquidités. Or, le groupe est financé majoritairement par des investissements de particuliers.
Depuis, ses 6 000 actionnaires s'inquiètent de leur investissement. Ils n'ont eu aucune rentrée d'argent du fait de la procédure en cours.
Tellement inquiets que 2 000 d'entre eux se sont constitués en association , afin de réunir un grand collectif de personnes ayant investi sur des placements émis par le groupe hôtelier.
"Nous nous retrouvons aujourd’hui dans une situation complexe, sur les plans juridique et financier, et nous exigeons que tout soit mis en œuvre en vue d’une solution la plus favorable possible. L’expérience a montré que dans ce type de situation, le regroupement et l’action commune des investisseurs a un bénéfice notable, afin que leurs droits et intérêts soient considérés à la valeur qui leur est due.", peut-on lire sur le site
"Cette entreprise dégage encore des millions d'euros en résultat d'exploitation... Pourquoi on est arrivés à ce redressement judiciaire alors que les plus-values sont encore là?", interroge Marie Martinez membre de l'Association de Défense des Investisseurs Maranatha (ADEFIMA)
Les petits investisseurs surtout sont inquiets et ont peur d'être roulés. Sans eux, le projet n'aurait pas vu le jour, selon l'ADEFIMA.
Plutôt que de vendre les hôtels pour rembourser les créances, l'administrateur judiciaire veut proposer de fusionner les 214 sociétés qui en sont propriétaires dans un seul et même véhicule foncier qui réunira tous les porteurs, comme l'explique le journal Les Echos. Seulement, le montage financier de Maranatha est extrêmement complexe. De nombreux outils financiers ont été utilisés pour lever des fonds.
Le groupe hôtelier n'a pas souhaité communiquer sur cette affaire. Des avocats marseillais défendent les investisseurs et le Tribunal de commerce a nommé, en novembre dernier, un administrateur judiciaire pour gérer l'ensemble des hôtels.
Olivier Carvin a payé les intérêts des premiers investisseurs grâce au capital injecté par les derniers actionnaires. Mais reste à savoir si l'échec de son empire est dû à une escroquerie financière présumée. La brigade financière de Marseille enquêterait sur le groupe.
Des repreneurs se sont fait connaître. Au moins 25 offres seraient arrivés sur la table des administrateurs judiciaires de la part de fonds d'investissement ou d'autres groupes hôteliers.