Course-poursuite, coups de feu et stupéfiants : ce que l'on sait de la fusillade à la cité Bassens à Marseille

Une scène digne d'un film de Netflix a éclaté mardi mêlant, course poursuite avec la police, intervention du Raid, arrestations et perquisitions. Tout a commencé dans le 14e arrondissement et s'est terminé vers midi à Gignac-la-Nerthe à une trentaine de kilomètres de Marseille. 

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"Nous avons échappé par miracle à des conséquences beaucoup plus graves, que ce soit pour les services de police ou les habitants", a estimé, jeudi 12 novembre, la procureure de la République de Marseille, Dominique Lauren. Un commando d'hommes armés, qui avait tenté "un coup de force" sur un des principaux points de trafic de stupéfiants de Marseille a été arrêté mardi, après une poursuite émaillée de coups de feu vers les policiers à leurs trousses, ont annoncé jeudi les autorités.

France 3 revient sur cette équipée sauvage très spectaculaire.

• Des premiers coups feu tirés dans l'un des cinq "plans stups" de la ville

Dans la matinée du mardi, vers 10h40, des coups de feu retentissent cité Bassens dans le 14e arrondissement de Marseille. "Il s'agit d'un des cinq 'plans stups' les plus importants de la ville", explique Eric Arella, le directeur interrégional de la police judiciaire. Un homme se présente au commissariat de la division Nord de la ville et confirme les tirs entendus. Il indique qu'un jeune de 18 ans a été touché par balles à l'épaule.

Un équipage de police secours de la division Nord qui avait entendu le bruit des tirs, qu'ils avaient assimilé dans un premier temps à des pétards, sont mobilisés. "Les policiers se rendent sur place, sans avoir de précisions particulières. C'est une intervention de premier niveau qui se déclenche", indique la procureure de Marseille Dominique Laurens.

• Une course-poursuite spectaculaire 

Les policiers se retrouvent dans un premier temps face à une Renault Mégane qu'ils décident de prendre en chasse. A bord, les forces de l'ordre constatent que les individus sont cagoulés et habillés de noir dans le véhicule. "Lors de cette course-poursuite, trois épisodes de tirs auront lieu", précise la procureure de Marseille. 

Lors de la première salve "un individu tir en l'air dans ce qui semble être des tirs d'intimidation", précise Dominique Laurens. Un peu plus tard, "alors que la course-poursuite continue, le véhicule pourchassé s'arrête et un des individus, sort de la voiture, vise en direction de la police lors de deux ou trois tirs", indique le parquet. 

Le véhicule reprend sa course avec toujours poursuivi par les policiers. De nouveau, quelques kilomètres plus loin, les forces de l'ordre constatent que le véhicule est une nouvelle fois à l'arrêt sur la chaussée au niveau de la bretelle d'autoroute avant Saint-Antoine. Cette voiture est arrêtée à côté d'un autre véhicule.
 

"A ce moment-là, je pense que l'on a vraiment le moment le plus dangereux, puisque se trouve une dame en voiture qui passe par là entre les deux voitures arrêtées et le véhicule des policiers."

Dominique Laurens, la procureure de Marseille

"La dame s'arrête et n'a pas conscience du tout de ce qui se passe. Les policiers sont derrière elle et arrivent dans le flux de la circulation", explique la procureure. Les malfaiteurs tirent alors de nouveau sur les policiers. "Heureusement, aucun impact ne sera constaté sur les véhicules et personne ne sera blessé", détaille-t-elle. Mais les policiers perdent la trace des malfaiteurs.

• Six personnes interpellées

Avec l'aide des enquêteurs de la BRI, qui se trouvaient dès le départ cité Bassens, mais pour une toute autre affaire, le commando est finalement interpellé à 12h10 à Gignac-la-Nerthe, à une vingtaine de kilomètres de Marseille, dans une villa isolée. 

Ces quatre hommes, âgés de 20 à 25 ans, ne sont "pas particulièrement connus" des enquêteurs, selon Dominique Laurens. Deux autres personnes, dont une femme de 43 ans, propriétaire de la maison, seront arrêtées plus tard dans l'après-midi, alors qu'elles se rendaient sur les lieux.

• Un bilan qui aurait pu être plus lourd

Les tirs à Bassens n'ont fait qu'un blessé, un jeune homme de 18 ans, touché à l'épaule. Ce dernier a été extrait de la scène et conduit à l'hôpital. "Ses jours ne sont pas du tout en danger", précise le parquet. Les trois policiers qui ont participé à la course-poursuite sont traumatisés psychologiquement, constate la procureure de la République.

• Un arsenal impressionnant

A l'intérieur de la maison et dans le véhicule, les policiers retrouvent de nombreuses armes dont celles qui ont été utilisées lors de la course-poursuite. Dans le véhicule, deux armes longues approvisionnées, dans la boite à gants, deux armes de poing de calibre 9mm et 11'43.

Dans la maison, sont retrouvés également un fusil à pompe et un pistolet automatique, ainsi que du matériel classique. "Les policiers vont notamment découvrir une balise GPS, une chasuble, un brassard siglés d'un service ainsi que des tenues d'intervention et un véhicule signalé volé la veille et déjà faussement plaqué", explique la procureure de Marseille. "Ces découvertes montrent aux policiers que les individus, ceux retrouvés sur place, n'étaient pas là par hasard", constate Dominique Laurens.

• Une enquête de flagrance ouverte

Les investigations se déroulent pour l'instant sous le régime d'une enquête de flagrance mais une information judiciaire devrait être rapidement ouverte, avant d'éventuelles mises en examen, a précisé Dominique Laurens.

A l'heure actuelle, en garde à vue, les six personnes interpellées refusent de s'expliquer ou restent assez imprécises quant à leur degré d'implication. Les armes retrouvées correspondent à celles utilisées contre la police, notamment des douilles de calibre 45 pour une arme longue, et des douilles de calibre 223 remingthon correspondant au fusil d'assaut retrouvé dans le véhicule.
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