"Faites-nous confiance : vaccinez-vous !" c'est l'appel que lancent 500 médecins de l'AP-HM dans les colonnes de La Provence. Alors que le variant Omicron gagne du terrain, le Delta fait toujours des ravages. Les services de réanimation sont saturés.
"Ne prenez pas le risque d'occuper un lit de réanimation à la place d'un autre malade. Vaccinez-vous !". Le tweet relayé par les Hôpitaux universitaires de Marseille témoigne de la tension des services de réa.
À cela s'ajoutent des opérations annulées et pas forcément reportées. Les services d'urgences de l'AP-HM tirent la sonnette d'alarme. La tension est telle que des patients sont transférés vers d'autres hôpitaux.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. La région Paca et plus particulièrement le département des Bouches-du-Rhône, compte le taux de vaccination le plus faible du pays et les taux d'incidence parmi les plus élevés : 1.569 cas pour 100.000 habitants dans les Bouches-du-Rhône, 1.398 en Paca.
"La seule chose à faire pour éviter la réanimation, c'est de se faire vacciner", indique Michèle Rubirola, première adjointe au maire de Marseille en charge de la santé, signataire de cette tribune.
Le variant Delta reste majoritaire dans notre région même si l'Omicron prend de l'ampleur. Ce dernier serait moins virulent, mais plus contagieux.
"Les personnes qui ne sont pas vaccinées, mais qui sont à risques attraperont plus facilement Omicron, car il est très contagieux. Si le vaccin n'empêche pas de contracter la maladie, de la transmettre, il évite les séjours en réanimation, c'est pour cela que nous prônons la vaccination", ajoute Michèle Rubirola.
Selon les chiffres de l'AP-HM, à la Timone 100 % des lits en réanimation sont occupés par des non-vaccinés, 86 % pour tous les hôpitaux marseillais.
"Dans ces chiffres, il y a les personnes vaccinées, mais immunodépressives sur lesquelles le vaccin ne fonctionne malheureusement pas, et également les personnes qui n'ont pas le schéma vaccinal complet", détaille le professeur Velly de l'AP-HM.
"Ce que je peux vous assurer, c'est que des personnes lambdas sans risque et avec un schéma vaccinal complet, il n'y en a pas en réanimation, par contre des personnes lambdas sans risque et non vaccinées, il y en a en réanimation".
Dans les centres de vaccination municipaux "entre 5 et 10 % des personnes viennent pour une primo-vaccination", ajoute Michèle Rubirola. Et ce chiffre peut aller jusqu'à "25% de primo-vaccinés lors des opérations de communication des associations dans les quartiers Nord de Marseille".
"Des gens hésitent, qui n'ont pas accès à une bonne information, et on constate tout l'effet négatif des réseaux sociaux qui véhiculent des informations fausses", déplore la médecin.
Fin décembre, l'AP-HM relevait déjà que si 77 % de la population française était
vaccinée avec deux doses au 20 décembre, ce taux n'est atteint "dans aucun village, aucune ville" des Bouches-du-Rhône selon Rémi Charrel, référent pour la vaccination.
La situation était encore pire à Marseille, où à peine 60 % de la population avait eu deux doses fin décembre, quatre arrondissements dans les quartiers Nord populaires de la ville étant eux 30 % en dessous de la moyenne nationale.