L’exposition "La Science taille XX elles", créée par le CNRS et l’association Femmes & Sciences, met en avant 84 femmes scientifiques. Magali Ochs, qui travaille sur l'intelligence artificielle socio-émotionnelle au sein du Laboratoire d'Informatique et Systèmes du CNRS et d'Aix Marseille Université, est l'une d'entre elle.
Dans le laboratoire informatique des Sciences (LIS) à Luminy, dans le sud de Marseille, Magalie Ochs et Marjorie Armando travaillent sur l'intelligence artificielle socio-émotionnelle. Posée sur le bureau, une tête de robot humanoïde salue le visiteur à son entrée. "Je vous présente Lis-Bot, le robot de notre laboratoire, qui est capable d'exprimer des émotions, d'être d'accord avec vous, de suivre du regard en fonction des personnes qui sont présentes dans la pièce", décrit Magalie Ochs, enseignante chercheuse informaticienne, à Aix-Marseille Université (AMU), l'une des femmes mises en avant par l'expo "La science taille XX elles".
Des personnages virtuels comme modèle de réussite
Avec Marjorie Armando, doctorante informaticienne, elle aussi à l'AMU, elle fait partie des 30% de femmes chercheuses dans le monde, selon l'Unesco. Ensemble, elles créent des personnages virtuels à destination des collégiennes.
"On a créé une adolescente qui se présente comme une jeune fille qui a travaillé, et qui est bonne en maths, et on a montré que le fait que les collégiennes interagissent avec ce personnage virtuel féminin, permet d'améliorer les performances des maths en supprimant ce stéréotype inconscient qu'elles ont, comme quoi les filles sont mauvaises en maths", explique Magalie Ochs.
Les stéréotypes de genre aggravent les inégalités homme-femme
Des préjugés qui limitent les attentes des jeunes filles. L'objectif est d'encourager les vocations et aider les filles à trouver leur place dans le domaine scientifique. "Il faut prouver nos compétences alors que si on avait vu que d'autres femmes ont réussi à faire ce qu'on veut faire, ça nous enlèverait un poids, ajoute Marjorie Armando, et ça permet de casser les codes".
D'ici 2025, 75% des emplois créés seront liés au domaine scientifique et technique. Des emplois d'avenir en quantité et qui proposent des conditions de travail très favorables, notamment salariales, souligne Magalie Ochs. "Le fait que les femmes se détournent du numérique va aggraver les inégalités entre les femmes et les hommes, puisque les postes bien payés vont être pourvus par des hommes", estime la chercheuse. L'enjeu pour les filles est de taille, quand, selon le rapport annuel 2024 sur l'état des lieux du sexisme en France, 74% des femmes déclarent ne jamais avoir d'étude dans ce domaine.