Le mouvement est national mais à Marseille, il a une résonnance particulière en pleine grève des éboueurs. Les agents territoriaux de la ville, sous la bannière du syndicat FO ont battu le pavé, et les "tatas", ont donné de la voix pour se faire entendre.
"Payan Payan ! Tes agents sont dans la rue, ils n’en peuvent plus"
Le slogan a été répété inlassablement jeudi matin par les agents territoriaux de la ville de Marseille en grève et battant le pavé lors de ce mouvement national.
Elles sont Atsem, agents d'entretien ou cantinières et à Marseille, on les appellent les "tatas". Et ce jeudi, elles sont en colère et dans la rue.
Fatigue et manque de reconnaissance
"Nos conditions de travail étaient déjà très difficiles avant la crise, mais là, vraiment on est à bout", explique Louisa Meguenni-Tani, agent à l'école Leverrier, dans le 4e arrondissement de Marseille.
Elle manifeste aux côtés de ses collègues, et semble usée. "Fatiguée de se faire huer par les parents et pas entendue par la hiérarchie".
Lorsque elle énumère les dysfonctionnements constatés, elle termine toutes ses phrases par "on est à bout", "il y en a ras-le-bol", ou "on en pleut plus", soutenue par ses collègues qui hochent la tête en signe d'approbation.
Une lassitude accentuée par la crise et aucune perspective d'avenir. Et le changement d’équipe municipale n’a rien changé selon elle.
"Nous sommes le service qu'on n'entend pas, on est incomprises, et surtout c'est un service où la mobilité n'existe pas, même si on donne tout, on ne peut pas évoluer, c'est le ras-le-bol", décrit la jeune femme.
Des salaires bas
"On nous en demande toujours plus mais sans agents en plus. On se retrouve avec des agents qui n'en peuvent plus, on doit pallier les absences des autres agents sans compensation financière", assure Louisa Meguenni-Tani.
Aux petits soins avec les enfants, les plus jeunes parfois, elles réclament d'être payées en rapport au travail fourni.
"Nous demandons une revalorisation des salaires, parce que pour le travail que l'on fournit on n'est pas assez payées et cela ne date pas d'aujourd'hui. Nous demandons la reconnaissance de la pénibilité du travail", précise la jeune femme.
Pour conclure, avant de reprendre le cortège, Louisa et ses camarades ont voulu également préciser un point.
"Nous aussi nous sommes des mamans, on continuent d'assurer notre fonction de service public mais à un moment, il faut aussi nous donner les moyens pour le faire".