Depuis plusieurs mois, des riverains proches du stand de tir municipal, dans le 12ᵉ arrondissement de Marseille, s'inquiètent. Outre les nuisances sonores, certains voisins n'osent plus sortir de chez eux. Pour cause : ils disent retrouver des balles chez eux.
Que se passe-t-il au stand de tir des Trois Lucs dans le 12ᵉ arrondissement de Marseille ? Depuis plusieurs mois, des riverains s'inquiètent. Ils disent récupérer des balles chez eux. Outre les nuisances sonores, certains voisins n'osent plus sortir de chez eux. Ils ont porté plainte, et attendent des réponses de la mairie, propriétaire du terrain.
Des balles dans les jardins
Aux Olives, il y a le soleil, les oiseaux et les bruits qui émanent du stand de tir. L'été dernier, Jean-Louis Foin, riverain du stand de tir des Trois Lucs, a vécu une expérience inquiétante, dans son jardin. "J’ai entendu un sifflement à mon oreille droite, suivi d’un choc dans le sol. Je me suis immédiatement retourné, il y avait un peu de fumée, j’ai gratté le sol et j’ai retrouvé une balle, se souvient-il. Elle n’était pas abimée, ce qui veut dire qu’elle n’a pas ricoché". Jean-Louis vit à 250 mètres d'un stand de tir. Et dans ce secteur, ce n’est pas moins de neuf balles qui ont été retrouvées chez ses voisins. "Tout le monde a peur, surtout ceux qui ont des enfants", ajoute-t-il.
Le stand de tir des Trois Lucs compte plus de 2400 adhérents. France 3 Provence-Alpes n'a pas été autorisé à y entrer, mais le président de la ligue a répondu sans détour. Selon lui, ces balles, retrouvées par les riverains, ne proviennent pas du stand. "Le tir tendu, ici, au stand de tir des Trois Lucs, surtout au 9 mm, c’est impossible. Cela étant, un ricochet peut, bien entendu, sans avoir un effet létal. Mais il ne peut pas tomber à 200 mètres contre une façade", assure Marcel Pazos, président de la Ligue de Provence de tir sportif.
Six plaintes ont été déposées
En décembre 2023, une expertise de la préfecture semblait confirmer cette thèse, estimant que les balles "ne semblent pas pouvoir provenir du stand de tir". Mais les riverains ne lâchent rien : six plaintes ont été déposées, et ils attendent désormais un signe de la mairie de Marseille, propriétaire du site. "N’importe où en Europe, des stands, sur des calibres comme ça, en milieu urbain, ils sont couverts, fermés par des toits, assène Jocelyne Bufi, présidente du collectif de défense des riverains du stand de tir des Trois-Lucs. Si ce n’est pas possible de les couvrir, parce qu’il y a des contraintes ou que cela coûte cher etc, c’est la fermeture ! Et le stand ira ailleurs."
Contactée, la mairie affirme avoir lancé des études pour des travaux. Mais une couverture totale du site coûterait plus d'un million d'euros. En attendant, l'origine de ces tirs reste inconnue.