Jean-Pierre Maggi, 76 ans, ancien député (PS) des Bouches-du-Rhône, a été condamné jeudi à six mois de prison ferme et à cinq ans de privation des droits civils et civiques dont l'éligibilité pour avoir notamment recruté des proches chez les pompiers des Bouches du Rhône.
Condamné pour sept infractions relevant de la prise illégale d'intérêt, du favoritisme et du détournement de fonds publics, Jean-Pierre Maggi qui a été maire durant 43 ans (1977-2020) de Velaux, près d'Aix-en-Provence, s'est vu infliger une peine de trente mois de prison dont 24 mois avec sursis, les six mois ferme devant être purgés à domicile sous surveillance électronique, a précisé la présidente du tribunal Céline Ballérini.
Le tribunal a également prononcé la confiscation d'un appartement dont l'élu est propriétaire à Paris d'une valeur de 245.000 euros.
Durant les débats, l'élu avait reconnu avoir commis des erreurs en signant des arrêtés de recrutement, de titularisation et de promotion de sa compagne, du fils et du gendre de celle-ci, embauchés au sein du Service départemental d'incendie et de secours (dont il a assuré la présidence de 1997 à 2013).
En revanche, il contestait un quelconque intérêt électoraliste à l'embauche prioritaire de jeunes habitants de sa commune sur les postes de "jobs d'été" au sein de l'établissement public. Certaines années, ceux-ci représentaient plus de la moitié des 60 à 90 saisonniers.
"Tout citoyen doit être assuré que celui qui représente l'intérêt général ne sert que l'intérêt général", a indiqué le tribunal ajoutant à l'attention de l'élu: "Cet intérêt public que vous deviez seul servir a été mis en concurrence avec un intérêt clientéliste politique et un intérêt privé et affectif. Vous donnez l'insupportable sentiment que vous vous servez de vos fonctions publiques pour des intérêts privés".
Le procureur avait requis contre l'ancien maire de Velaux quatre ans de prison dont trente mois avec sursis. Le tribunal n'a pas prononcé la confiscation d'une parcelle de la commune de Velaux vendue par la mairie, "à travers un habillage", aux enfants de la compagne de Jean-Pierre Maggi.
Directeur du SDIS de 1997 à 2014, le colonel Luc Jorda, 71 ans, a été condamné à deux ans de prison dont dix-huit mois avec sursis, la partie ferme étant à purger à domicile sous surveillance électronique.
Reconnu coupable de favoritisme et de détournement de fonds publics, l'ancien patron des pompiers des Bouches du Rhône s'est également vu infliger une interdiction d'exercer toute fonction publique pendant cinq ans et le tribunal a confisqué la part indivise d'un appartement qu'il possède avec son épouse à Montpellier.
Les deux prévenus se voyaient reprocher de s'être affranchi des règles des marchés publics pour la construction en 2008 d'un centre d'entraînement aux feux industriels.