" Les calanques ne sont pas les nouveaux rooftop de Marseille", annonce Didier Réault président du parc national

Des embouteillages à n'en plus finir et une file de voitures interminable. En février, pour le premier week-end ensoleillé des vacances scolaires, les calanques affichaient complet. Le Parc national est victime de son succès.

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Le premier week-end des vacances scolaires de la zone B a donné lieu a un inattendu chassé-croisé dans les calanques. Plusieurs heures d'embouteillages notamment pour se rendre et partir de la calanque de Sormiou. 

Y aurait-il trop de visiteurs ? Faut-il réguler le flot de visiteurs? Cinq questions que l'on se pose sur la problématique de la sur-fréquentation des calanques.

Faut-il mettre en place un accès limité ?

"Tout ce qui est accès à la réglementation, c'est la compétence de la ville de Marseille, sur les routes du littoral Sud et notamment vers les calanques. Les années précédentes, la régulation se faisait à partir du week-end de Pâques", explique Didier Réault, président du parc national des calanques.

"Le beaux jours étant plus nombreux et plus précoces, cela attire les visiteurs dans les espaces naturels proches en grande partie à cause du couvre-feu, les gens doivent rentrer avant 18h", précise le président du parc national des calanques.

"Au parc, nous lançons des messages d'alerte et de sensibilisation, les gens vont se retrouver coincés dans les embouteillages, il faut privilégier le vélo ou la marche à pied pour profiter sereinement de la nature et avoir un espace de transition doux pour passer de la ville à la nature", conseille Didier Réault.

"La question de mettre des quotas d'accès pourrait se poser dès l'été prochain", prévient le directeur du parc national des calanques.

Y-a-t-il assez de transports en commun ?

Le parc comme la ville de Marseille et la Métropole prône l'usage des transports en commun. Pour les usagers, les lignes sont insuffisantes, les horaires aussi et la capacité des navettes encore plus.

"Sur les calanques de Morgiou et Sormiou non", précise le président des calanques.

 "Sur le littoral Sud oui mais les bus sont gênés par le flot des voitures".

Un schéma d'accès a été proposé par le parc des calanques dans le cadre du plan de relance de l'état dont la Métropole est le maître d'ouvrage. Il s'agit de favoriser les transports en commun, le vélo et les piétons pour éloigner la voiture.

"10 millions sur deux ans dont 6 millions éligibles au plan de relance financé par l'état sont attendus. Cela favorisera l'aménagement et le renforcement des pistes cyclables, des sentiers du littoral et les transports en commun" précise Didier Réault.

Y-a-t-il assez de parkings relais ?

"Ils ne sont pas tres nombreux et mal organisés. Il y a le parking "Napoléon" des Goudes, mais il faut un réaménagement pour le rendre plus pratique", reconnait Didier Réault.

" Nous étudions aussi la possibilité de mettre en place des parkings sécurisés pour rejoindre Sormiou et Morgiou, plusieurs pistes sont envisagées mais auncune n'a été validée. Il faudrait racheter des terrains et des propriétés", explique le président du parc national des calanques.

Une campagne de démarketing pour quoi faire ?

L’été dernier, les calanques de Marseille ont accueilli une fourmilière de touristes et ont, par conséquent, été le théâtre de nombreuses dégradations. Le parc national a donc opté pour une stratégie de "démarketing". L’objectif ? Informer les vacanciers sur la réalité des calanques.

Sur le site internet de l’institution, à la rubrique "baignade", on tombe désormais sur des clichés de plages bondées, accompagnés de messages volontairement rebutants (et pourtant essentiels à savoir avant de visiter les calanques) : "eau froide", "accès difficile", "pour éviter la foule, privilégiez l’automne ou l’hiver". 

"L’objectif n'est pas de dégouter les gens mais de les informer sur la réalité. A long terme, nous espérons voir la fréquentation se stabiliser puis descendre", se justifie Zacharie Bruyas, en charge de la communication.

Et que dire de l'accès par la mer ?

Un système de navette par la mer serait-il la solution pour limiter la circulation sur les petits chemins d'accès?

"Cela imposerait une jauge et il y aurait tout de même une surfréquantation, comme c'est actuellement le cas au Frioul par exemple, et en terme de bio diversité ce serait une catastrophe", détaille Didier Réault.

En terme d'exemple, le président du parc national des calanques se base sur l'expérience menée en Corse dans la réserve naturelle de Scandola.

"Victime de son succès par la mer, de nombreuses espèces sont parties de la réserve. Les spécialistes ont constaté la disparition d'espèces remarquables. Ce qui est un comble pour un parc protégé", constate le président du parc national des Calanques.

La solution privilégiée en bateau pour le moment par le parc reste la visite organisée où les passagers ne débarquent pas. Il préconise un accès apaisé aux calanques, en moyens de transports doux. 

" Nous n'empêchons personne de se rendre dans les Calanques, mais le mieux c'est de marcher un peu pour mieux apprécier le cadre naturel", insiste Didier Réault.

La surfréquentation à Sormiou pose également des problèmes de maintien l'ordre, de vie en commun.

Les riverains sont excédés par le manque de civisme de certains visiteurs.

" Certains prennent leurs jardins pour des toilettes publiques, d'autres prennent leur pique-nique sur les tables des habitants sans y être conviés. Ce n'est plus possible", raconte Didier Réault.

Ce dernier en appelle au préfet, pour remettre de l'ordre, contrôler les ventes illégales de boissons, nourritures et surtout de drogues.

"On n'importe pas son comportement urbain dans les calanques, ce ne sont pas les nouveaux rooftop de Marseille", conclu Didier Réault.

Le président reste pessimiste tout de même sur ce week-end, en période de vacances scolaire et avec des températures printanières.

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