Marseille : audience "cruciale" devant le tribunal ce matin pour l'avenir des salariés du McDonald's de Saint-Barthélémy

Ce jeudi matin, les salariés du McDonald's de Saint-Barthélémy étaient une nouvelle fois devant le tribunal pour une audience sur le fond. Ils demandent l'annulation de la cession de leur restaurant, ce qui pourrait compromettre l'avenir de Cinq autres McDo. Le délibéré sera rendu le 29 novembre

C'est le procès "du pot de terre contre le pot de fer" a déclaré maître Ralph Blindauer, l'avocat des 77 salariés du McDonald's de Saint-Barthélémy. Ce jeudi matin le tribunal de grande instance (TGI) de Marseille a examiné sur le fond, la demande d'annulation de la vente de leur restaurant. Les salariés de Saint-Barthélémy dénoncent un "plan social déguisé", la cession de leur restaurant à Hali Food & Co, un restaurant asiatique hallal. La décision du tribunal pourrait compromettre l'avenir de cinq autres McDonald's car en réalité, le TGI devait examiner la validité des six cessions du franchisé Jean-Pierre Brochiero.


Retour sur une affaire complexe

En début d'année, le franchisé Jean-Pierre Brochiero a souhaité céder six de ses restaurants McDonald's, dont il était propriétaire en partie depuis 2015. 
L'acquéreur, Mohamed Abassi, un autre franchisé qui possède déjà huit restaurants, annonce reprendre les McDo de La Blancarde, Grand-Littoral, Saint-Victoret, Vitrolles et Plan-de-Campagne, mais pas celui de Saint-Barthélémy. Il considère que ce dernier est trop déficitaire depuis trop longtemps : "3,3 millions d'euros de pertes depuis 2009" affirme-t-il.
Jean-Pierre Brochiero propose alors de céder le McDo de Saint-Barthélémy à Hali Food, un restaurant asiatique hallal.
Les salariés de Saint-Barthélémy dénoncent une cession douteuse, qui aurait pour seul but de couler l'entreprise.

Au bout de trois mois, Hali Food ne peut que se casser la figure, les pouvoirs publics payent les pots cassés et tout le monde s'en lave les mains

avait ainsi résumé maître Blindauer, l'avocat des salariés.
Le 8 septembre dernier, le tribunal, saisi en référé, avait validé la cession des cinq restaurants , mais pas celle de Saint-Barthélémy, évoquant :

une opération manifestement et grossièrement destinée à réaliser une substitution frauduleuse d'employeurs caractérisant un trouble manifestement illicite

Une première victoire pour les salariés.



Une discrimination syndicale

A la suite de la décision du juge des référés du TGI de Marseille, Mohamed Abassi propose finalement de reprendre aussi le McDonald's de Saint-Barthélémy avec le personnel, à l'exception de quatre des cadres du restaurant, évoquant un surcoût de 400.000 euros par an.
Cette proposition a été rejetée par les salariés, notamment Kamel Guemari, directeur-adjoint à Saint-Barthélémy et délégué du personnel FO. Pour l'avocat des salariés :

C'est une grosse opération de discriminations syndicales qui vise à se débarrasser des syndicalistes, qui sont embêtants

 



Du côté de McDonald's

L'avocat de Jean-Pierre Brochiero, maître Hippolyte Marquetty, réfute en bloc les accusations portées :

Le message est simple, mon client veut assurer la pérennité d'un maximum d'emplois

affirme-t-il. Il ajoute que les propositions de Mohamed Abassi, qui possède plusieurs restaurants qui "marchent bien" peuvent assurer cette pérennité. 
En septembre dernier, Mohamed Abassi avait indiqué que "la suppression des quatre postes de cadre du restaurant représentait une économie de 400.000 euros par an sur la masse salariale, soit l'équivalent de 30 postes de salariés de base".
Dans une lettre adressée aux salariés, Mohamed Abassi annonce vouloir "préserver l'emploi à Saint-Barthélemy", en conservant 60 postes, confirme sa proposition de reprise, mais sans les quatre cadres.
Dans une autre lettre, Jean-Pierre Brochiero affirme qu'il devra procéder à des licenciements si aucun accord n'est trouvé avant le 26 octobre, en raison du déficit chronique du restaurant.
A la fin de l'audience de ce jeudi, le TGI de Marseille a annoncé qu'il rendrait sa décision le 29 novembre prochain.
 
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