Dans le prolongement de la L2 (A507), les travaux de la première tranche du futur boulevard urbain sud avancent à grand pas. Mais ce nouveau boulevard ira-t-il jusqu'à la Pointe Rouge ? Martine Vassal demande une nouvelle étude d'impact du dernier tronçon.
Jeudi 26 septembre, lors du débat sur le plan climat, à la Métropole Aix-Marseille-Provence, les élus Nouriati Djambae (EELV) et Annie Levy-Mozziconacci (PS) ont interpellé la présidente, Martine Vassal, au sujet du futur boulevard urbain sud (BUS).
Ces élus et plusieurs collectifs s'inquiètent des conséquences environnementales de cette nouvelle voie de circulation prévue entre le rond-point de Florian et la Pointe Rouge.
Martine Vassal a annoncé qu'elle demande une nouvelle étude concernant la troisième tranche du futur boulevard urbain sud. Troisième tranche dans le calendrier, c'est-à-dire, la tranche comprise entre Sainte-Marguerite et l'avenue de Lattre de Tassigny.
"On ne peut pas aujourd’hui lancer du tout-voiture, éliminer des arbres du paysage, de l’espace, sans qu’il y ait des conséquences", a indiqué la présidente de la Métropole. "J’ai demandé aux services de revoir les choses, pour que les espaces et la qualité de vie soient préservées", a relevé le site Made in Marseille.
Plusieurs collectifs s'opposent au boulevard urbain sud
Depuis 2015, le Collectif anti-nuisance boulevard urbain sud (CanBUS) dénonce le tracé de cette nouvelle voie de circulation, qu'il juge "destructeur des espaces verts et de la qualité de vie".Pour Cédric Jouve, membre de CanBUS, l'annonce de Martine Vassal est un début de prise de conscience. "Cette nouvelle étude est une bonne chose, mais elle ne concerne que la partie comprise entre le jardin de la Mathilde et l'avenue de Lattre de Tassigny et non la pinède du Roy d'Espagne".
Cédric Jouve précise que le projet de BUS prévoit l'arrachage de 237 arbres de la pinède du Roy d'Espagne. "Nous ne voulons pas seulement une étude d'impact, mais une véritable étude d'un projet alternatif". Parmi les projets alternatifs, le collectif demande que le nouveau tracé routier soit réservé uniquement aux transports en commun et que les trois points sensibles (Jardin de la Mathilde, Jardins familiaux Joseph Aiguier et pinède) soit préservés.
"Nous pourrions profiter de ce projet pour avoir une véritable "coulée verte", ajoute Cédric Jouve.
Les élus demandent des précisions et des engagements
Suite à l'annonce de Martine Vassal d'engager une nouvelle étude sur le tronçon Sainte-Marguerite-Avenue de Lattre de Tassigny du boulevard urbain sud, Hervé Menchon (EELV), conseiller municipal de la mairie des 6e et 8e arrondissements, indique que des élus de la métropole demandaient des précisions à la présidente."Si c'est une étude destinée à plaire aux opposants et récupérer quelques voix pour les élections municipales, nous serons vigilant", explique Hervé Menchon.
"Nous demandons à ce que ce soit quantifiable (périmètre de l'étude, cahier des charges, objectif de contournement alternatif ou simple étude d'impact, vote d'une nouvelle délibération?) et évaluable dans le temps (calendrier des interventions, date de rendu des conclusions). Nous demandons l'extension de cette étude depuis Sainte-Marguerite jusqu'à la Pointe Rouge".
Hervé Menchon rappelle que le boulevard urbain sud doit passer au pied de collèges, lycées, crèches et une ferme pédagogique. "Cet axe sera très polluant où vont circuler 42.000 véhicules par jour... Il y a d'autres solutions..."
De son côté, Guy Teissier, député (LR) de la 6e circonscription de Marseille et soutien de Martine Vassal, accepte l'idée de réaliser de nouvelles études, même si ça représentera un coût supplémentaire. "Il y a toujours des choses à améliorer, personne ne veut abattre des arbres pour le plaisir", indique le député.
Mais il ne veut pas remettre en cause le boulevard urbain sud, dont le tracé date de 1933.
"Martine Vassal n'a pas remis en cause le tracé (du BUS), elle a proposé des améliorations", précise Guy Teissier. "Selon moi, les opposants sont plus empreints d'idéologie que d'écologie".
À quelques mois des élections municipales, élus et collectifs sentent bien que le projet de boulevard urbain sud pourrait être un enjeu de la campagne.