Marseille : l'hôpital public lance un projet de modernisation et de transformation en attendant l'argent de l'Etat

Ce matin, lors d'une conférence de presse, les dirigeants de l'AP-HM ont annoncé le lancement d'un projet de modernisation et de transformation de l'hôpital public baptisé "Avenir AP-HM". Un projet de restructuration qui ne devrait pas entraîner de suppression de poste.

L'Etat a promis 300 millions d'euros à l'hôpital public de Marseille (AP-HM) en échange d'un plan drastique de restructuration. Le troisième CHU de France, c'est 15.000 salariés, un budget annuel de 1,23 milliards d'euros, mais plombé par une dette abyssale de 1,1 milliard d'euros. Depuis l'annonce de cette aide gouvernementale sous condition, les salariés sont inquiets et craignent des suppressions de postes.
 
Ce matin, lors d'une conférence de presse, les dirigeants de l'AP-HM ont dévoilé un plan de "modernisation et de transformation" baptisé "Avenir AP-HM". Un plan destiné à convaincre l'Etat de la capacité de l'hôpital à se transformer.

On sait très bien qu'on est au bout du bout et qu'on ne peut que se projeter dans l'avenir

avoue le professeur Dominique Rossi, président de la commission médicale de l'AP-HM.

Pour réussir cette transformation, l'AP-HM a présenté au COPERMO (Comité Interministériel de Performance et de la Modernisation de l'Offre de Soins) un vaste plan de modernisation de 300 millions d'euros, qui a été validé. Mais pour éponger la dette et poursuivre la mise en œuvre du contrat de retour à l'équilibre financier, ça ne suffira pas.

L'essentiel, c'est notre capacité à transformer nos organisations

insiste le professeur Rossi.

En effet, c'est toute la chaîne de commandement et de management qui doit être repensée. L'organisation des services, le transfert et le rapprochement des spécialités doivent être optimisés. comme par exemple les services ophtalmologies qui seront regroupés à l'hôpital Nord.
 

200 lits supprimés

L'AP-HM prévoit la suppression de 200 lits et un développement plus ambitieux de l'ambulatoire.

Nous réajustons effectivement à la baisse l'ensemble des équipes, mais avec l'augmentation de l'activité, en 2025 le nombre des emplois publics devrait être pas loin du nombre d'aujourd'hui

assure Jean-Olivier Arnaud, le directeur général de l'AP-HM, sans omettre qu'il souhaite "privilégier l'intérêt général avant l'intérêt de cas particulier".
Un discours qui en revanche ne rassure pas les salariés.

Aujourd'hui on subit on est à flux tendu, des suppressions de personnels, des non-remplacements de départ à la retraite, il y en a tous les jours

explique Audrey Jolibois, déléguée syndicale Force Ouvrière à l'AP-HM.

Vente de l'hôpital Salvator

L'AP-HM cherche à réaliser des économies partout où elle le peut. Ainsi, l'hôpital Salvator devrait être vendu malgré la présence du service de pédopsychiatrie. Le directeur général a annoncé la vente d'une "petite" partie de l'hôpital Sainte-Marguerite, sans toucher aux services actuels (Institut du mouvement, imagerie médicale, gériatrie).

Reportage : Michel Aliaga et Pauline Guigou