Guerre des poubelles à Marseille : des éboueurs agressés, FO joue la carte du droit de retrait

Un éboueur a été agressé jeudi à Marseille lors de sa tournée, dénonce le secrétaire général du syndicat FO des territoriaux de la ville de Marseille et de la Métropole. Il s'agit selon FO de la 4e agression en quelques jours visant des personnels chargés de la collecte.

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Du sang et une blessure à la tête. La photo de dos, publiée sur le compte Facebook de Patrick Rué, témoigne de l'agression qu'a subie un éboueur.

Avec un collègue, il effectuait le ramassage des ordures dans le 9e arrondissement de Marseille, quartier de la Sauvette, jeudi soir. Les deux éboueurs "ont été attaqués à coups de barre de fer", rapporte le représentant FO.

"En soutien les bennes rentrent aux garages avec un droit de retrait", a déclaré Patrick Rué. La quasi totalité des poubelles avaient été ramassées selon FO. Les tournées doivent reprendre dès vendredi soir. 

Selon le syndicat, il s'agit de la 4e agression visant des éboueurs ou des agents. Patrick Rué indique ainsi que le délégué de la propreté du 13e arrondissement aurait été molesté par un riverain très violent. "Le service public paye un lourd tribut à l'incivilité", assure le syndicaliste.

Des Marseillais exaspérés par ces grèves à répétition

Le puissant syndicat FO sort d'une grève des poubelles, la troisième en quatre mois. Cette crise des poubelles a très largement exaspéré les Marseillais, alors que des tas d'immondices s'accumulaient dans les rues de la ville.

Début octobre, à l'issue de la première grève de ce mouvement, des centaines de tonnes de déchets avaient été poussées vers la mer par les pluies torrentielles qui s'étaient abattues sur Marseille.

Début février, pour la troisième grève, un fort mistral avait balayé la ville et répandu les déchets plastiques un peu partout dans les rues. Des feux de poubelles avaient déclenché ici et là par des Marseillais excédés.

Depuis la première grève, débutée en septembre, métropole et syndicats négociaient l'application des 35 heures pour les éboueurs, comme le prévoit la loi pour tous les fonctionnaires.

Six mois de conflits perlés

En décembre, une intersyndicale avait déjà obtenu une baisse de 15% de leur temps de travail par rapport aux 1.607 heures annuelles normalement requises, pour compenser la pénibilité de leur métier.

Mais Force Ouvrière était reparti seul en grève le 18 janvier, estimant que l'accord conclu en décembre avec l'ensemble des organisations syndicales n'était pas respecté.

FO exigeait notamment une augmentation de 80 euros pour les éboueurs marseillais, qui seraient moins bien payés que leurs homologues d'autres communes de la métropole, qui en compte 92.

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