Marseille : ce qu'il faut retenir de l'audit financier, "il n'y a plus d'argent dans les caisses" (Benoît Payan)

Ce mardi matin, le nouveau maire de Marseille a dévoilé l'audit sur la gestion de la ville sous la gouvernance Gaudin. Benoît Payan a dénoncé de "l'argent jeté par les fenêtres" et promis de redresser la barre pour équilibrer les comptes.

Le maire de Marseille a présenté mardi devant la presse l'audit financier de la ville commandé au cabinet Deloitte et Associés. 

Entouré de quatre de ses adjoints, Joël Canicave (Finances), Olivia Fortin (Action publique), Mathilde Chaboche (Urbanisme) et Jean-Marc Coppola (Culture), le maire a pointé du doigt une mauvaise utilisation des finances de la ville par l'ancienne majorité. Voici ce qu'il faut en retenir.

  • Plus d'argent pour investir

Premier élément mis en avant dans cette étude, c'est le poids de la dette. "Pendant très longtemps, la majorité sortante faisait état de l'épargne brute, effectivement plutôt dans la norme, mais elle ne prend pas en compte le poids de la dette, explique le maire de Marseille, ajoutant "en réalité si on calcule l'épargne, celle qui nous sert à investir, la situation devient catastrophique"

"Avec un 1,5 milliard d'euros, ce qu'il nous reste dans les caisses, c'est à peine 13 millions d'euros d'épargne en 2019. c'est là le véritable scandale financier de la ville de Marseille. Nous sommes c'est très très en-dessous du seuil d'alerte".

"Nous allons terminer l'année 2020 avec une épargne nette négative de plusieurs millions d'euros. Voilà ce que l'ancienne municipalité nous a lancé, des caisses vides, une dette qui plombe chaque année le budget de la ville et malgré cela une ville où les équipements ont été laissés à l'abandon", relève Benoît Payan.

  • De l'argent jeté par les fenêtres

Si on en est arrivés là selon le maire, "c'est à cause de la gabegie financière". "A Marseille, l'argent emprunté depuis 30 ans a été gaspillé". 

"Pendant deux ans, la ville a payé le loyer d'un étage entier vide, 2.245 m2, les services qui les occupaient avaient déménagé;, la municipalité a oublié de résilier le bail, quel locataire accepterait de payer plus d'un million d'euros pour un bien qu'il n'occupe plus", interroge le maire. 

Le maire cite encore les 2,4M€ du projet de la Corderie, le gouffre financier du Palais de la Glisse (50M€ auxquels s'ajoute 1,5M€ annuels pour l'entretien).

Autres "dépenses paillettes" relévées par Benoît Payan : la participation au salon de l'immobilier Mapic,180.000 euros pendant huit ans, soit "trois millions d'euros pour trois jours à Cannes". L'achat d'un corbillard limousine à 117.000 euros, qui a roulé "2.000 km en cinq ans, ça fait cher du kilomètre".

Le maire a souligné "l'indécence d'une telle dépense". Benoit Payan a encore dénoncé les 150.000 euros dépensés pour accueillir le Redbull Crashed Ice ou les 150.000 autres versés à Endemol pour l'accueil du concours Miss France en 2020. 

  • Les remboursements de la dette plombent les finances

"Nous allons chercher de l’argent partout où il se trouvera, à Bruxelles comme à Paris, ce n'est pas de l'aide c'est de la justice", a annoncé le maire qui a évoqué un rendez-vous avec le président de la République.

Selon Benoît Payan, Marseille rembourse chaque année 46 M€ d'intérêt de la dette, "qui correspondent aux intérêts cumulés des six plus grandes villes françaises".

  • Une hausse des impôts n'est pas exclue

Sur la question d'une augmentation éventuelle des impôts, le maire botte en touche. "Il nous manque beaucoup d'éléments pour de manière définitive faire des choix".

"Cette situation est en train de faire exploser les finances de la ville de Marseille, alerte Benoît Payan affirmant qu'aucune décision n'est prise en la matière.

 

 

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