Les magistrats du tribunal judiciaire de Marseille ont signé ce mardi 7 décembre une motion pour s'associer à la tribune publiée dans Le Monde fin novembre et signée par plus de 6.000 magistrats et fonctionnaires de greffe.
En plus de dénoncer "les conditions indignes dans lesquelles ils sont contraints d'exercer leurs fonctions", les magistrats de Marseille évoquent des "constats dramatiques (…) malgré les précédentes alertes et motions prises depuis plusieurs années".
Parmi leurs revendications : "le nombre de fonctionnaires de greffe et de magistrats du siège devrait être doublé et celui des magistrats du parquet devrait être triplé" au tribunal judiciaire de Marseille, le troisième de France après Paris et Bobigny (Seine-Saint-Denis).
Selon eux, la juridiction marseillaise n'est "plus en mesure de rendre une justice à la hauteur des attentes légitimes du justiciable".
En mars, le président du tribunal judiciaire Olivier Leurent avait poussé un "cri d'alarme" auprès de l'AFP et du Monde sur le manque de moyens, humains (magistrats, greffiers, assistants spécialisés, spécialistes informatique) comme matériels (avec dix salles d'audience manquantes).
"Une pénurie criante" et des conditions qui ne leur permettent pas de juger certaines affaires : "Nous rapprocherons d'une situation de déni de justice" avec "d'un côté un sentiment d'impunité pour les auteurs" et "l'absence de justice pour les victimes", expliquait-il.
Plusieurs organisations ont appelé à "une mobilisation générale pour la justice" le 15 décembre prochain. Un rapport de l'Inspection générale de la Justice sur la situation marseillaise est, lui, attendu fin janvier.