Un homme de 32 ans a été condamné mardi 6 avril par le tribunal correctionnel de Marseille à trois ans de prison et 10.000 euros d'amende pour avoir organisé un trafic d'hormones de croissance dans le milieu du culturisme.
L'organisateur d'un trafic d'hormones de croissance au sein du milieu du culturisme marseillais a été notamment condamné pour exercice illégal de la pharmacie et escroquerie au préjudice de la sécurité sociale.
Un mandat d'arrêt a été émis contre cet homme qui n'était pas présent au moment du jugement.
Entre 188 et 720 euros la boîte
Quinze autres prévenus comparaissaient dans ce trafic. Ils ont été condamnés à des peines allant de quatre mois de prison avec sursis à deux ans d’emprisonnement ferme pour avoir falsifié des ordonnances et collecté des cartesVitale.
Avec ces ordonnances, deux réseaux différents s'étaient fait remettre par des pharmaciens des Bouches-du-Rhône des centaines de boites d'Umatrope, une hormone de croissance très recherchée par certains culturistes pour développer leur masse musculaire et leur densité minérale osseuse.
Elle est vendue en pharmacie entre 188 et 720 euros la boite selon le dosage. Une consommation prolongée et excessive peut entraîner de graves complications, comme une tumeur thyroïdienne, du diabète voire des déformations morphologiques.
En mars 2015, une enquête ouverte sur la base de renseignements anonymes avait conduit à l'identification d’un agent d’entretien de l’Hôpital Nord, à l'origine de vols d’ordonnances dans le bureau d’un endocrinologue.
Un préjudice de près de 370.000 euros
Dans ses réquisitions, le parquet du pôle de santé publique du tribunal judiciaire de Marseille avait mis l’accent sur la gravité de ces agissements, d’un point de vue économique comme sanitaire. "Ces trafics de médicaments en bande organisée minent notre système de santé performant", avait relevé la procureure lors des débats.
Chiffrant le préjudice de la Caisse primaire d'assurance maladie à près de 370.000 euros, Me Philippe Jegou a rappelé que "selon Interpol, les trafics de médicaments seraient dix à vingt fois plus lucratifs que les stupéfiants avec des sanctions pénales plus faibles".