Municipales à Marseille : Rubirola n'aurait pas voulu du fauteuil de maire dès mars, Benoît Payan nie en bloc

Dans une interview pour le magazine Elle parue vendredi, Michèle Rubirola confesse avoir parlé de ses doutes pour assumer son rôle de maire et avoir proposé dès le mois de mars à Benoît Payan de la remplacer. L’échange était-il prémédité ? De nombreux marseillais se sentent dupés...

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"C'est un délire, c'est du fantasme" d’après les dires du maire actuel de Marseille Benoît Payan. Mais selon sa prédécesseur Michèle Rubirola, la proposition aurait été faite "dès le soir du premier tour". Alors, qui dit vrai ?  

Pour tenter de lever le voile sur cette énigme, il faut remonter à la création du Printemps marseillais en vue des élections municipales de 2020 à Marseille.  

Après 25 ans de règne par la droite sur la cité phocéenne, le socialiste Benoit Payan (PS) se range derrière l’union de toute la gauche, alors conduite par l’écologiste Michèle Rubirola (EELV).  

Et c’est à la surprise générale que, le 15 mars 2020, l’alliance des collectifs de citoyens, des partis et des mouvements de gauche devance la liste Les Républicains (LR) conduite, quant à elle, par Martine Vassal. Elle arrive en tête avec 23,4% des suffrages exprimés contre 22,3% pour la seconde.  

Mais, ce soir-là, celle qui deviendra plus tard la maire de la cité phocéenne début juillet avec 39,9% des voix, pressent déjà les difficultés de ce rôle futur. Dans une interview parue vendredi pour le magazine Elle, Michèle Rubirola confesse avoir proposé d'échanger sa place contre celle du socialiste Benoît Payan, présenté comme son premier adjoint à l’époque.  

Dès le soir du premier tour, c'est moi qui (…) ai proposé à Benoît de switcher. "Mais Michèle, m'a-t-il répondu, c'est impossible, ça ne se fait pas !"

Michèle Rubirola

"Comme je ne voulais pas faire perdre mon camp, j'ai tenu bon. Sauf qu'être maire de la deuxième ville de France, cela ne s'improvise pas", poursuit-elle.  

Benoît Payan aurait refusé sa proposition. Le 21 décembre, c’est pourtant lui qui, après démission de Michèle Rubirola, est élu maire dès le premier tour au Conseil municipal où le Printemps marseillais et ses alliés ont la majorité.  

Sur le réseau social Twitter, les critiques pleuvent. "Les masques hors covid tombent !" tweete @tarmo13013. Avant d'écrire : "Comment peut on croire ces manipulateurs professionnels ? #BenoitPayan savait très bien qu'il ne serait pas élu s'il s'était présenté au scrutin en tant que maire de #Marseille. #Rubirola complice de ces magouilles !"

@thierrymetayer5, lui, compare les actes de Michèle Rubirola à ceux de "de la mafia marseillaise". L’avocat et chroniqueur pour Le Figaro, G-William Goldnadel crie au scandale : "Le hold-up sans effraction réalisé à la mairie de Marseille est une infraction d’exception à la démocratie. En totale impunité médiatique".  

"Les deux mentent et leurs mensonges ont été couverts par les médias locaux" s'offusque un internaute, @lostontranslati, sur Twitter. "Dans ces calculs politiques digne des pratiques ancestrales à Marseille, un des 2 protagonistes ne dit pas la vérité ! Qui suis-je ?" s'amuse un autre, @pdeslis.

Christophe Masse, ancien député conseiller départemental des Bouches-du-Rhône, s'empresse lui de défendre l'ex-maire : "Sincèrement je ne parlerai pas de tromperie, Michèle Rubirola n’a pas tort lorsqu’elle dit avec humilité que de nombreux marseillais ont voté surtout pour un collectif, un élan, un état d’esprit." Ce que ne partage pas @pierrerosellini, un autre internaute, qui parle de duperie. 

Réponse du principal concerné : Dans un entretien publié samedi par le média d’investigation local Marsactu, Benoît Payant nie à nouveau tout arrangement préalable. 

Il reconnaît que Michèle Rubirola "s'est posée des questions durant toute la campagne" tout en étant "engagée" dans cette bataille électorale. Mais lui se sent aujourd'hui légitime comme maire car portant le programme d'une majorité incarnée par le Printemps marseillais.  

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