Evra aimé et detesté... En conférence de presse, Rudi Garcia défend son arrière gauche de 36 ans mais une partie du public du Vélodrome n'est pas tendre avec lui.
Le cas Patrice Evra, riche carrière mais 36 ans quand même, agite Marseille depuis quelques semaines, alimenté par les performances loin de son niveau d'un personnage entier, qui divise. Sera-t-il de retour contre Toulouse, dimanche pour la 7e journée de Ligue 1 ?
"J'ai besoin de tout le monde", répond Rudi Garcia. L'entraîneur de l'OM ne "donne la place à personne, on est à l'Olympique de Marseille", martèle-t-il.
Le coach jure qu'il n'a pas à gérer d'egos et assure de même que Jordan Amavi,aligné à gauche lors des deux derniers matchs pendant que "Tonton Pat" restait sur le banc, n'a pas du tout gagné la place de latéral gauche pour autant. "Personne ne passe devant personne", insiste Garcia, qui rappelle que le club a, au mercato, "pratiquement doublé tous les postes". Toutefois, "ceux qui font gagner l'équipe ont plus de chances de jouer, mais la concurrence fait avancer", ajoute-t-il. Lors du camouflet au Vélodrome contre Rennes (3-1), Evra a été cruellement dépassé par les flèches bretonnes Ismaïla Sarr ou Wahbi Khazri. "Mais il ne jouait pas à Monaco", où l'OM s'est écroulé (6-1), rappelle Garcia.
Les grands champions se relèvent toujours
A y regarder de plus près, le bilan chiffré d'Evra n'a rien d'infamant. Il a participé aux trois premières victoires de la saison, Ostende (4-2), Dijon (3-0) et à Nantes (1-0), ainsi qu'au 3-0 contre Domzale, en Europa League. Il n'a certes pas produit de matchs immenses, a eu parfois du mal avec la vitesse de ses adversaires, mais à son âge on peut plaider la thèse du diesel. "Pat est un grand champion, les grands champions se relèvent toujours, pas de doute là-dessus", insiste Garcia. Après deux matchs avec Amavi, qui "a montré ses qualités", deux matchs où l'OM n'a pas pris de but, contre Konyaspor (1-0) et à Amiens (2-0), Evra pourrait retrouver sa place contre le Téfécé. Pour des raisons de gestion de groupe mais aussi de diplomatie à l'égard d'un Vénérable, même si l'entraîneur s'en défend. Le finaliste de l'Euro-2016, champion d'Europe 2008 avec Manchester United, fait partie "des joueurs importants par leur leadership et leur expérience, reconnaît Garcia, mais ce n'est pas ça qui leur donne plus de crédit pour les choix" sur la feuille de match.Evra-le-bol
"J'ai autant besoin de Pat Evra que d'Amavi, autant besoin de Frank Zambo que de Max Lopez, de Valère Germain que de Clinton Njie ou de Kostas Mitroglou", insistele coach. De toutes façons, "on ne peut pas faire toute la saison avec un seul arrière-gauche", explique l'ex-entraîneur de l'AS Rome, qui avait su sans vagues doser le temps de jeu du 8e roi de Rome, Francesco Totti, quand il approchait la quarantaine. Si son coach le défend, Tonton Pat a été pris en grippe par quelques supporters, avec une banderole "Evra-le-bol" contre Konyaspor, et ses fameuses vidéos Instagram du lundi suscitent des commentaires acides. L'ancien de la Juventus, arrivé en janvier et confiant dans sa force, répète qu'il ne lit pas la presse ni n'écoute les talk-shows et qu'il se rit de la critique. Et il reste un des capitaines du vestiaire. Pour son coéquipier Frank Anguissa, "Pat Evra est un mec qui par sa simple présence dynamise un groupe, un mec mentalement super fort, sur ou hors du terrain il m'apporte beaucoup. Il sait parler, motiver, même s'il ne joue pas". Et s'il joue contre le Téfécé, Evra pourra peut-être montrer que c'est mieux avec Tonton...