Parquet national spécialisé, 100 juges supplémentaires, les syndicats de police réagissent aux annonces de Gérald Darmanin pour lutter contre le narcotrafic

Les syndicats de policiers réagissent en saluant le bon sens des annonces de Gérald Darmanin pour faire de la lutte contre le narcotrafic une "priorité absolue", mais ils attendent leurs concrétisations rapides sur le terrain.

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Lutte contre le blanchiment, vente rapide des biens saisis... Gérald Darmanin veut s'attaquer au portefeuille des narcotrafiquants, il en fait une priorité. C'est ce que le ministre de la Justice a donné comme consignes dans une circulaire pénale envoyée à tous les parquets de France, alors que la proposition de loi pour lutter contre le narcotrafic (Nouvelle fenêtre)est examinée à partir de ce mardi 28 janvier après-midi au Sénat

S'inspirer du modèle italien

Le garde des Sceaux veut saisir les biens saisis pour couper l'herbe sous le pied des réseaux, organisées en multinationales puissantes comme la DZ Mafia, mais aussi vendre rapidement les gains saisis. Le ministre a illustré son propos par les "millions de montres Rolex entassées depuis des années au dépôt de Marseille". Une manne qui serait bienvenue pour renforcer les moyens des enquêteurs dans la lutte contre le crime organisé.

Il s'agirait en fait d'appliquer "le modèle italien", "où ils saisissent les biens sans que vous soyez condamnés" approuve Rudy Manna, porte-parole national d'Alliance Police. "En France, on considère qu'on ne peut saisir définitivement l'argent, les voitures, les habitations... qu'à partir du moment où ils sont condamnés", ajoute le syndicaliste marseillais. En Italie, où l'Agence nationale des biens saisis à la mafia, qui dépend du ministère de l'Intérieur, gère un pactole de plus de deux milliards d'euros constitués de dépôts bancaires et de biens mobiliers.

"Bon sens" ou effet d'annonce

"Cet argent sert à donner plus de moyens à la justice et à la police", précise-t-il, en fait, en faisant ça, ça veut dire qu'on agit et qu'on a une véritable efficacité, on est favorable à ça, mais cela aurait dû être fait depuis fort longtemps".

Pour Rudy Manna, "c'est du bon sens de saisir les biens mal acquis par des trafiquants de stupéfiants pour les redonner à des administrations qui sont en difficulté", mais prévient-il, "si ce n'est pas suivi, qu'il n'y a pas d'action derrière, alors, se pose la question de l'impuissance de la parole politique".

"C'est que chose qu'on a toujours martelé", souligne Bruno Bartocetti, responsable d'Unité SGP Police pour la zone sud. Dans le narcotrafic, "c'est quand on les touche au portefeuille que ça fait mal aux trafiquants". "On le voit bien, les peines de prison sont souvent insuffisantes, il n'est pas vraiment affaibli, et il peut continuer à travailler de la prison".  

Pour Bruno Bartocetti, il faut par ailleurs donner plus de moyens aux Juridictions interrégionales pour agir efficacement contre le blanchiment.

Un parquet national spécialisé à Paris ou Marseille

Le garde des Sceaux veut donner des moyens supplémentaires aux magistrats contre le narcotrafic partout où il sévit. 

Le ministre annonce par ailleurs 100 magistrats supplémentaires, détachés sur la lutte contre le narcotrafic, d'ici à 2027. "Bien sûr qu'il faut beaucoup plus de magistrats pour travailler ", indique Bruno Bartoccetti, pour qui ces annonces vont "dans le bon sens".

Sur le modèle de la lutte contre le terrorisme, Gérald Darmain préconise enfin la création d'un parquet national de lutte contre la criminalité organisée dès janvier 2026, basé à Paris, ou à Marseille. Il aura le monopole sur les affaires liées au narcotrafic et les crimes les plus graves, comme les règlements de compte les plus violents.

"C'est une belle amorce", mais Bruno Bartocetti pose un bémol. Selon lui, on ne peut pas comparer le terrorisme et les stups, "c'est incomparable en termes de volume de délinquants, à surveiller, à contrôler, à mettre en examen."

"On craint que le parquet national s'intéresse aux plus grosses affaires, sauf que ce qui nous pourrit la vie au quotidien, ce sont tous ces gangs qui sont présents et ne finiront pas sur la table du parquet national spécialisé", conclut le représentant d'Alliance Police.  

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