Quatre ans de prison requis contre un policier accusé d'informer le grand banditisme à Marseille

Quatre ans d'emprisonnement avec mandat de dépôt ont été requis lundi contre un policier marseillais accusé par le parquet d'"être en lien avec le crime organisé et de le nourrir d'informations" tirées des fichiers de police.

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Les liens de l'amitié pour défense. Déjà condamné à deux ans de prison dont un ferme le 25 mai 2023 pour avoir tenté de faire passer des téléphones à des détenus des Baumettes, un policier marseillais a comparu lundi pour avoir consulté des fichiers de la police et transmis des informations au crime organisé. Certaines recherches visaient des membres du banditisme marseillais que le policier a présentés, l'un comme un ami d'enfance, un autre comme "une connaissance du quartier".

Prison et interdiction définitive d'exercer la profession de policier requis

La procureure a requis quatre ans d'emprisonnement avec mandat de dépôt ont été requis contre lui. Dans son réquisitoire, la magistrate a déploré qu'"en interne, des gens comme lui jouent contre nous, policiers et magistrats" dans la lutte contre le banditisme. Elle a réclamé une interdiction définitive d'exercer la profession de policier avec exécution immédiate. Le tribunal rendra son jugement le 25 novembre.

Entré dans la police en 2001, Rachid B., 44 ans, affecté en 2023 à la prise des plaintes la nuit au commissariat de Noailles, dans le centre de Marseille, est accusé d'avoir consultation de façon irrégulière des fichiers de police : le Traitement des antécédents judiciaires (TAJ), le Système d'immatriculation des véhicules (SIV) et le Fichier des Personnes Recherchées (FPR).  Depuis avril, l'agent est en poste au centre de rétention administrative.

Le tribunal s'est interrogé sur la consultation, en février 2023, du TAJ pour un homme qui, deux mois et demi plus tard, était tué. Arrêté, l'auteur de l'homicide a parlé d'un différend qui a mal tourné, mais sans lien avec le narcobanditisme.

Déjà condamné pour escroquerie et corruption

"Je ne sais pas qui c'est, je ne connais pas", a expliqué le policier qui conteste avoir fourni à quiconque des informations, ne reconnaissant que la consultation des fichiers. Cette affaire est la troisième qui vaut au policier d'être jugé. En 2021, il a été condamné à un an d'emprisonnement avec sursis en 2021 pour  des faits d'escroquerie aux subventions versées aux associations commise en dehors de son activité de fonctionnaire. En mai 2023, il a écopé de deux ans de prison dont un an avec sursis, pour corruption pour son rôle dans la tentative de transmission de téléphones portables à des prisonniers des Baumettes via les geôles du palais de justice où il avait exercé ses fonctions de policier.

C'est cette dernière condamnation avait entraîné le contrôle par sa hiérarchie de son activité de consultation des fichiers de police. Dans sa plaidoirie, l'avocat du policier, Me Karim Bouguessa a déploré "des réquisitions délirantes et disproportionnées", soulignant qu'"à aucun moment il n'est question de corruption".

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