Sobriété énergétique : à Marseille, des militants partent en guerre contre les panneaux publicitaires lumineux

Les Amis de la Terre et Europe Écologie Les Verts ont placardé des affiches dans Marseille, ce mercredi matin, pour dénoncer la pollution liée aux panneaux publicitaires. Le groupe demande au maire de prendre un arrêté pour interdire leur éclairage la nuit.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Ce mercredi matin, les Amis de la Terre et Europe Écologie Les Verts (EELV) se sont réunis pour coller des affiches sur les panneaux publicitaires numériques et lumineux. Ils dénoncent la pollution visuelle de ces équipements urbains et leur surconsommation en énergie. Le cortège a démarré aux Réformés, dans le 1er arrondissement de Marseille.

"On s'interroge sur l'utilité de ces publicités. On a décidé d'interpeller le maire pour qu'il prenne un arrêté et que Marseille se mette à jour sur cette question de sobriété, à l'instar de Grenoble et Paris", affirme Jeanne Hally, militante aux Amis de la Terre.

Les panneaux publicitaires autorisés la nuit

Depuis le 7 octobre, les magasins doivent éteindre leurs lumières entre 1 heure et 6 heures du matin. Sous peine d'une amende de 1 500 euros. Les panneaux publicitaires sont, eux, exemptés de cette obligation. "Là où on peut faire des économies en terme énergétique, c'est la publicité. Elle n'impacte pas la vie des personnes", déclare Véronique Sinou, responsable Bouches-du-Rhône des Amis de la Terre.

Un panneau numérique clignote en face de l'église des Réformés et fait défiler deux publicités à la suite. Une centaine de ces panneaux sont installés dans la cité phocéenne. Pour Jeanne Hally, c'est intolérable : "Sur un an, cette enseigne publicitaire consomme l'équivalent de l'énergie que consomme une famille de classe moyenne avec deux enfants." Elle ajoute : "Il n'y a plus personne dans les rues la nuit et ça nuit à la biodiversité et aux animaux nyctalopes (qui voient mieux lorsque la lumière est basse)."

Sébastien Barles, adjoint au maire de Marseille, délégué à la transition écologique, a accompagné le groupe ce matin. "On demande à ce que ces panneaux numériques soient démantelés le plus vite possible. C'est une vraie gabegie énergétique au niveau de notre territoire, affirme-t-il. C'est très clairement de la publicité inutile. On n'a pas besoin d'avoir ça pour les véhicules qui sont là en stationnement."

La Métropole est en charge d'installer ces panneaux, la mairie leur en donne l'autorisation. Sébastien Barles nous confie qu'un plan sera voté ce vendredi 4 novembre. "On souhaite dans le cadre de ce plan que l'ensemble des consommations inutiles soit stoppé et c'est le cas des publicités et de ces panneaux lumineux", précise-t-il.

Vous croyez que les Marseillais n'ont pas d'autres préoccupations que ça ?

Jean-Marc Benzi, ancien adjoint à la mairie de Marseille

Une passante observe la scène et se demande si la campagne, menée ce matin, était necéssaire. "Je trouve géniale l'action, mais si c'est pour imprimer des papiers supplémentaires, ça ne s'équilibre pas. Il y a d'autres moyens que de coller des affiches sur des affiches", juge-t-elle.

L'ancien adjoint à la mairie de Marseille, Jean-Marc Benzi, passe par là et interpelle le groupe : "Vous croyez que les Marseillais n'ont pas d'autres préoccupations que ça ?"

Une question de sécurité

En éteignant ces panneaux publicitaires, la nuit, se pose la question de la sécurité. Pour Jeanne Hally, ce sont de fausses excuses. "La nuit ne sera pas sombre. Il restera l'éclairage public et toutes les activités commerciales qui restent la nuit. Ou on met des gens sur la voie publique pour surveiller et assurer la sécurité ou on met de l'éclairage, mais l'éclairage n'a jamais arrêté personne", dénonce la militante.

Le 15 octobre, à l'occasion du Jour de la nuit, les Amis de la Terre ont lancé une application permettant aux utilisateurs de cartographier toutes les sources lumineuses (publicités, enseignes, vitrines...) inutiles ou surconsommatrices dans l'espace public. 

Bien qu'aucune enseigne n'ait été sanctionnée avec ce dispositif, Jeanne Hally se félicite de son succès. Hier, 200 signalements ont été recensés. Aujourd'hui, le bilan est monté à 254. "On a même des gens à Berne, en Suisse, qui ont fait des signalements", se réjouit-elle. L'association envisage d'aller plus loin et de faire constater par un huissier et des autorités compétentes ces enseignes qui ne respectent pas la réglementation.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information