Trafic de tabac : plus de la moitié des cigarettes vendues à Marseille sont illégales

Un audit sur le trafic illégal de tabac révèle que 55,1% des cigarettes vendues à Marseille sont illégales. 42% pour la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, ce qui place la région Sud en tête du trafic de cigarettes.

En langage officiel, lorsque l'on parle de trafic illégal de cigarettes, on parle de commerce non domestique de cigarettes. La vente de tabac est exclusivement réservée aux buralistes en France et tout achat en-dehors des bureaux de tabac est illégal.
Le rapport annuel de KPMG, un groupe mondial spécialisé dans l'audit, révèle que la région Provence-Alpes-Côte d'Azur est la première région la plus impactée par le trafic de cigarettes, avec un taux d'achats non domestique de 42%, devant les Hauts-de-France (35,1%) et la région Est (33,3%).


Marseille 55,1 % des ventes sont illégales

Au niveau de la ville de Marseille, 55,1% du tabac qui y est consommé ne provient pas du réseau officiel des buralistes, soit plus de la moitié des ventes. Ce qui en fait la cinquième ville de France sur le sujet, contrairement à ce que l'on pourrait imaginer. Marseille se situe derrière Roubaix (67,4%), Versailles (58,8%), Villeneuve D'Ascq (56,6%) et Thionville (56,4%).
Marseille n'est pourtant pas une ville frontalière, mais elle a un grand port qui fait face à l'Afrique du Nord. 80% du trafic de contrebande provient d'Algérie.


En cause, le prix du tabac

A cinq euros le paquet sur les réseaux non domestique au lieu de huit sur le marché légal, le trafic de cigarettes intéresse en priorité les populations les plus précaires.

Le prix du paquet et particulièrement la fiscalité sur le tabac est la première raison d'achat de cigarettes non domestique

indique Hervé Natali, expert prévention et action contre les Trafics pour Seita Imperial Tobacco.
Le projet du gouvernement de passer le paquet de cigarettes à 10 euros d'ici 2020 ne fera qu'augmenter le trafic selon les experts.


Consommation de tabac en hausse

Lorsque les chiffres annoncent une baisse des ventes de cigarettes, cela ne signifie pas une baisse de la consommation mais plutôt un transfert vers les réseaux non domestique. Dans la région, la consommation de tabac aurait même augmenté de 32% chez les jeunes.


Reportage : Marie Bail, Sylvie Garat et Valérie Bour
 


Une législation mieux adaptée

La lutte contre le trafic de cigarettes est de plus en plus renforcée, mais elle a des limites juridiques.

Dans le secteur de la vente à la "sauvette", les revendeurs sont la plupart du temps sans-papiers ou mineurs et rarement arrêtés

explique l'expert de la lutte contre les trafics.
Les fabricants de tabac réclament une législation mieux adaptée à cette délinquance et pour ça, ils ont des arguments.

Le trafic de cigarettes représente un manque à gagner pour les caisses de l'Etat de deux milliards d'euros par an. Pour les buralistes, le manque à gagner serait d'environ 250 millions d'euros par an au niveau national

affirme Hervé Natali.


Une campagne tournée vers le vapotage

Pour inciter à l'arrêt du tabac, l'Angleterre a lancé "Stoptober", une campagne de sensibilisation d'un mois (octobre) destinée aux fumeurs. Pour arrêter de fumer, le gouvernement britannique incite les consommateurs à se tourner vers le vapotage et la cigarette électronique. Une politique bien différente de la France, même si dans le secret des cabinets de pneumologie, certains professionnels de santé seraient favorable à la position britannique.
Les fabricants de tabac, aussi vendeur de produits de vapotage, souhaiteraient aussi que la France oriente ces campagnes de sensibilisation à l'arrêt du tabac vers le vapotage, même si les études scientifiques sur les dangers de la cigarette électronique manque encore de recul.

En attendant, la France reste numéro 1 du trafic de cigarettes en Europe.
Les derniers chiffres sur le trafic de cigarettes sont mis à jour régulièrement sur le site Trafic-tabac.fr.
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