VIDEO. Une cimenterie du groupe Lafarge ciblée par des activistes écologistes près de Marseille

Une cimenterie du groupe Lafarge, à Bouc-Bel-Air, entre Marseille et Aix-en-Provence, a été prise pour cible samedi par un groupe de plusieurs dizaines de militants écologistes revendiquant une action contre "le pollueur". Les dégâts sont importants, une enquête a été ouverte.

Plusieurs dizaines de militants ont mené une action coup de poing à la cimenterie Lafarge de La Malle à Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône) samedi après-midi. 

Dans un communiqué, le groupe a dénoncé "une action violente et organisée de groupes d'activistes entre ses installations", sur le "site pilote de l'industrie bas carbone en France".

"Une violence inédite" selon Lafarge

Des dégâts "très importants" ont été commis sur les installations, les bâtiments et les véhicules, "ils témoignent d'une violence inédite", selon cette même source. 

Le parquet d'Aix-en-Provence a été saisi de ce dossier dès samedi soir et a ouvert une enquête en flagrance, confiée à la gendarmerie, indique l'AFP.

La vidéo de l'opération, postée sur plusieurs sites militants, montre plusieurs dizaines de personnes en combinaisons blanches à capuche sur un sentier. Sur d'autres plans, des militants vêtus des mêmes combinaisons s'en prennent à une caméra de surveillance à coups de marteau, à un tuyau à coups de hachette.

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Des militants écologistes ont envahi la cimenterie Lafarge de Bouc Bel Air et causé d'importants dégâts sur les installations. ©DR

On aperçoit également ce qui semble être des débuts d'incendies dans des camions ainsi qu'un graffiti "C'est qui les dindons de la Farge?" bombé sur un mur.

Un texte anonyme accompagnant cette vidéo revendique l'action contre le "cimentier-pollueur" en précisant que celle-ci a été menée par "200 personnes (qui) ont envahi et désarmé par surprise l'usine Lafarge de la Malle à Bouc-Bel-Air".

Le site à l'arrêt

Le site a été mis à l'arrêt. Lafarge a porté plainte et espère que les auteurs seront rapidement identifiés, a précisé M. Leuliette à l'AFP, soulignant par ailleurs "les personnels très choqués", même s'il n'y a eu aucune confrontation physique

"Les limites ont vraiment été franchies", a-t-il jugé. Des sites du cimentier ont déjà été la cible d'occupations ou de blocages par des militants dans le passé, notamment en juin 2021 par Extinction Rébellion.

Lafarge "met tout en oeuvre pour redémarrer le plus rapidement possible" le site qui emploie au total 200 personnes, a ajouté M. Leuliette, en affirmant que "cette usine est la plus en avance sur la décarbonation, après des investissements de plusieurs millions d'euros".

Les militants écologistes expliquent de leurs côtés dans le texte de revendication que "les fours qui ont été ciblés, longtemps alimentés par des déchets industriels et des pneus, sont aujourd'hui le symbole du greenwashing".

Par téléphone, une personne se décrivant comme "un des activistes présents sur place" a indiqué à l'AFP que l'action avait été menée par "des personnes qui se sont organisées et viennent d'un peu partout".

"La violence vient avant tout de ces entreprises qui investissent des milliards pour continuer à produire en polluant. On considère qu'il n'y a plus le choix, c'est la seule réponse possible aujourd'hui pour se faire entendre", a ajouté cet interlocuteur.

Un des 50 sites prioritaires à décarboner 

Les activistes ont également rappelé la mise en cause de Lafarge - qui a plaidé coupable et accepté de  payer 778 millions de dollars aux Etats-Unis - pour les liens jusqu'en 2014 de sa filiale en Syrie avec des groupes terroristes, dont l'organisation Etat islamique (EI).

Le ministre délégué à l'Industrie Roland Lescure a rappelé sur Twitter que l'usine de La Malle faisait partie des "50 sites prioritaires a décarboner", dont les patrons ont été reçus en novembre par le président Macron pour leur proposer un "pacte de décarbonation". "Je préférerai toujours l'action résolue à l'activisme violent", a-t-il écrit.

"Je condamne toujours ceux qui, au nom de l'écologie, font de la violence la seule expression de leur lutte", a de son côté tweeté son collègue de la Transition écologique Christophe Béchu.

Avec AFP

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