Lancée en mars 2022 via une campagne de crowdfounding, Founty brise un tabou et propose des alèses pour "une sexualité épanouie et sereine".
On ne peut pas dire que le sujet soit richement documenté. Selon les rares études qui existent, entre 6 et 36 % des femmes auraient connu l'expérience "d'émissions fontaines" lors de rapports sexuels. Des statistiques floues qui en disent long sur le tabou qui entoure le phénomène, pourtant tout à fait naturel. "On s’y est peu intéressé parce que, de façon générale, on a mis du temps à reconnaître aux femmes leur droit au plaisir. Elles étaient des mères potentielles, il fallait brider leur sexualité", analyse la sociologue Janine Mossuz-Lavau, auteure en 2018 de l'enquête La vie sexuelle en France.
Dans ce contexte, on comprend pourquoi, pendant longtemps, rien n’a été pensé pour améliorer le confort des femmes ayant des émissions fontaines. "On tache ses draps, son matelas... En fonction des femmes, ces émissions peuvent être conséquentes. Je suis partie de ma propre expérience : en amont, on essaye de protéger la literie, mais on perd en spontanéité et, surtout, il n’y avait rien de vraiment adapté. Du coup, on doit changer ses draps après chaque relation sexuelle alors qu’on a plutôt envie de se blottir contre son ou sa partenaire", assure Emilie Bernis.
C’est en discutant avec son amie, Myriam Rigolot, que les deux femmes ont décidé de se lancer et de créer la start-up Founty. Leur idée ? Proposer des alèses pratiques et confortables. "Elles sont composées d’une couche en bambou très douce, puis de pul, un tissu imperméable qu’on retrouve notamment dans les culottes de règle. Enfin, nous avons une autre couche en coton imprimé pour le côté esthétique et protecteur", détaille Myriam Rigolot.
"On reçoit beaucoup de messages de femmes qui nous disent que l’on a complètement changé leur vie."
Emilie Bernis
Lancée en mars 2022 via une campagne de crowdfounding, Founty a tout de suite séduit son public avec une centaine de précommandes et 6 000 euros récoltés. "Après une année de commercialisation, nous comptons plus de 320 Founty vendues, dont certaines en Belgique, en Suisse et même en Italie. Notre objectif, d’ici à cinq ans, est d’atteindre les 10 000 ventes. Mais, nous sommes déjà très contentes de la dynamique", expliquent les deux entrepreneuses.
"À première vue, ça peut paraître un gadget, mais nos clientes nous affirment qu’elles arrivent désormais à davantage lâcher prise, à se concentrer sur leur plaisir, en sachant que leur lit est protégé. Elles apprécient aussi de pouvoir nous en parler et de se rendre compte qu’elles ne sont pas les seules", insiste Emilie Bernis.
Et si aujourd’hui la clientèle de Founty est essentiellement composée de femmes à émissions fontaines, "ces alèses peuvent également servir pour les règles abondantes, les fuites urinaires et même pour les enfants lors de l’apprentissage de la propreté", expliquent Emilie et Myriam.