A quelques mois des présidentielles, près de 300 femmes politiques de gauche appellent les partis, à "écarter les auteurs de violences sexuelles et sexistes", estimant qu'ils soutiennent encore trop d'élus et de candidats mis en cause.
"Je pense que le milieu politique est très violent quand on est une femme". L'ancienne maire EELV de Marseille Michèle Rubirola ne mâche pas ses mots.
"Le sexisme en politique, c'est l'outil idéal qui exclu tout ce qui ne correspond pas au modèle politique masculin", affirme Michèle Rubirola, aujourd'hui première adjointe.
"Cela existe, c'est peut-être insidieux, ce sont des remarques, des réflexions, des attitudes qui font que l'on se sent agressées et vulnérables", détaille l'élue.
Avec 284 femmes politiques de gauche, Michèle Rubirola co-signe une tribune publiée dans le monde daté de ce lundi 16 novembre.
"Nous, femmes travaillant dans le milieu politique, élues, collaboratrices, fonctionnaires, responsables associatives, militantes qui côtoyons régulièrement les hommes politiques, mais avant tout citoyennes, appelons le monde politique à une réponse d'ampleur aux violences sexuelles et sexistes commises par nos représentants", écrivent-elles.
Des élus mis en cause pour violences ou agressions
Les signataires sont issues des différents partis politiques de gauche, comme Manon Aubry (LFI) à la sénatrice Laurence Rossignol (PS) en passant par la numéro 2 d'EELV Sandra Regol, la finaliste de la primaire écologiste Sandrine Rousseau, l'adjointe à la maire de Paris Hélène Bidard (PCF).
"Au sein du Parlement, des mairies, des conseils départementaux et régionaux, des hommes mis en cause, parfois condamnés pour viol, pour agression sexuelle, pour atteinte sexuelle sur mineur, pour violences conjugales, sont élus", dénoncent-elles.
"Une fois de plus et à la veille d'élections cruciales pour notre pays, nous exhortons les appareils politiques à écouter les victimes et à faire œuvre de prévention", ajoutent les signataires.
"La parole des femmes s'est libérée, mais à quand une libération de l'écoute, une réelle prise en compte dans les partis politiques?", questionnent-elles
Aucun politique soupçonné candidat à la présidentielle
A six mois de l'élection présidentielle, pour Michèle Rubirola "aucun candidat ne doit être soupçonné ou faire l'objet d'accusations d'attitude répréhensible vis-à-vis des femmes", "ce qui devrait éliminer certains candidats", affirme l'élue.
"Il faut que l'on soit intraitable avec les violences sexistes et sexuelles et les éradiquer cela relève de l'action responsable des politiques", conclue Michèle Rubirola,
Dans cette tribune les signataires exigent que le monde politique prenne en compte le mouvement #metoo.