Dans le 15ème arrondissement de Marseille, les habitants du village Méditerranée n'en peuvent plus des squatteurs. À bout après de multiples vols et intrusions, ils en appellent aux pouvoirs publics pour les aider.
C'est au soir tombé que cette résidence "Village Méditerranée" au nord de Marseille, dans le quartier de la Cabucelle (15e), perd sa quiétude et devient la proie des squatteurs. Le problème dure depuis des semaines.
Ici une tentative d'effraction à domicile, filmée par une locataire. Et là un vol de poussette ou de vélo d'enfant capturé par la vidéosurveillance. Rien d'exceptionnel, juste le quotidien, raconte un locataire rencontré mercredi 7 février 2024, en faisant défiler les images sur son téléphone.
"Vitre cassée, vitre cassée, voiture carrément démontée... Ils ont mis un coup d'extincteur pour effacer les empreintes. Il y a beaucoup de casse concernant les parties communes (ascenseur, portail...) Tout ce qui est cassé, ça nous est facturé, à nous, les locataires et bien sûr au propriétaire", se désole-t-il.
"Ça me met les nerfs"
Dégradations, trafics en tout genre... Malgré des loyers de plus de 500 euros, les habitants sont toujours sur leurs gardes et les enfants ne dorment que d'un œil.
On était en train de dormir le soir et on a entendu notre porte s'ouvrir (...) On a vu un monsieur habillé en noir.
Un enfant qui habite la résidence Méditerranéeà France 3 Provence-Alpes
"Dès qu'on l'a vu, on a dit : "vous faites quoi ici ?" et on l'a fait sortir (...) On a eu peur et on est parti dormir une semaine chez notre grand-mère", poursuit l'enfant, qui habite la résidence avec ses parents.
Employé comme gardien depuis plusieurs mois, Youssef a reçu des coups au visage après avoir pris squatteurs en flagrant délit. "Ça me met les nerfs (...) Je vais aller à la guerre et je ne vais pas me laisser faire", s'emporte-t-il.
Des portes remplacées par des modèles blindés
Mais certains squatteurs affirment être en bons termes avec les locataires et les propriétaires de la résidence. C'est le cas d'Amine, mécanicien. "Je suis ici depuis huit mois, je ne mets pas la musique fort, tout se passe bien avec les voisins" , fait-il valoir. À chaque rencontre, il jure échanger un "bonjour, comment ça va ?" courtois avec les habitants.
Pour bénéficier de l'électricité, les squatteurs se branchent sur le réseau et le détériorent. Ils défoncent aussi les portes qui peu à peu sont remplacées par des modèles blindés. Déjà miné, le quartier fait l'objet d'interventions régulières de la police. Les gardes à vue tombent mais le problème persiste, au grand désespoir des habitants.
"Là c'est vraiment des personnes qui ont commis des actes de délinquance et qui sont filmés, comment ça se fait que la police les met pas en prison ?", se désespère une locataire. Un rendez-vous était prévu ce vendredi 9 février à la mairie de secteur.