Des voleurs de cartes bancaires aux distributeurs de billets qui opéraient en Italie ont été interpellés après quatre mois d'enquête commune des justices française et italienne. Six Marseillais ont été placés en détention.
On les appelle des Dabeurs parce qu'ils opèrent aux distributeurs à billet (DAB). Toujours le week-end quand les banques sont fermées. Toujours en moins de 48 heures pour tromper leurs victimes. Ces escrocs chevronnés, installés à Marseille, commettaient leurs larcins en Italie.
"Ils subtilisaient les cartes bancaires de leurs victimes par la ruse, volaient en même temps leurs codes, épuisaient la carte bleue sur le week-end et la victime ne s'en rendait compte que le lundi", explique David Brugère, commissaire divisionnaire de la Direction départementale de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône.
Une diversion et un petit tour de passe-passe
La ruse est bien connue des policiers à Marseille. Le voleur fait diversion quand une personne introduit sa carte en prétextant une panne du distributeur. Il annule discrètement la transaction et récupère la carte alors que la victime croit qu'elle a été avalée.Au total, les enquêteurs estiment que plus de 520 retraits ont été ainsi effectués en Italie, au détriment d'une cinquantaine de victimes. La petite bande a finalement été interpellée la semaine dernière.
Les six Marseillais, pour la plupart connus pour ce type d'infraction, ont été mis en examen pour vols par ruse et en réunion et placés sous mandat de dépôt. Ils seront jugés le 19 février devant le tribunal correctionnel de Marseille.
45.000 euros et des montres saisis
Lors des perquisitions, 45.000 euros en liquide et des montres de valeur ont été saisis.Une dizaine d'enquêteurs de la sûreté départementale des Bouches-du-Rhône et leurs collègues de la Squadra mobile italienne ont oeuvré ensemble pendant trois mois pour mettre un coup d'arrêt à cette criminalité transfrontalière.
Contre la délinquance qui traverse les frontières
C'est la première fois que des enquêteurs et des magistrats des deux côtés de la frontière sont associés au sein d'une équipe commune d'enquête sur de la moyenne délinquance."C'est un signe fort pour les délinquants, ça veut dire qu'on est capable d'aller les chercher en Italie, en France et en Espagne, et que dorénavant il faudra qu'ils fassent attention à toutes les polices d'Europe", souligne David Brugère.