L'association France nature environnement a annoncé avoir porté plainte mercredi contre l'entreprise Kem One, numéro deux européen du PVC, qu'elle accuse notamment de "négligence" après la fuite accidentelle en mer, près de Martigues d'un produit chimique fin juillet.
"Nous portons plainte contre la société Kem One, prise en la personne de son représentant moral, et contre toute autre personne, physique ou morale responsable des faits que nous vous laissons le soin d'identifier", écrit France nature Environnement dans sa plainte adressée au parquet d'Aix-en-Provence.
Dans sa lettre consultée par l'AFP, elle explique également souhaiter se constituer partie civile et vouloir "obtenir réparation de notre préjudice".
L'association environnementale estime que l'entreprise a enfreint le code de l'environnement qui condamne à une amende de 22.500 euros, le fait de "déverser ou laisser écouler, directement ou indirectement en mer (...) des substances ou organismes nuisibles pour la conservation ou la reproduction des mammifères marins...".
Elle relève par ailleurs que "les nombreuses fiches d'écart qui ont été dressées jusqu'au 12 décembre 2017" par l'inspection des installations classées pour la protection de l'environnement "mettent en lumière une négligence certaine de l'exploitant dans la surveillance de l'impact généré par son activité sur l'environnement".
Dans la nuit du 22 au 23 juillet, une fuite avait été détectée au niveau d'un bac de stockage de solution de chlorure ferrique, au sein de l'atelier de production du site de Kem One, classé Seveso "seuil haut" installé au sein du site pétrochimique de Lavéra.
Ce produit chimique hautement corrosif, utilisé notamment pour le traitement des eaux usées, s'était ensuite transformé en solution acide marron au contact de la mer, formant au départ une nappe toxique d'environ six hectares dans la Méditerranée, au niveau de l'anse d'Auguette
En octobre 2019, certains d'entre eux avaient notamment attaqué en justice quatre industriels, le chimiste Kem One, ArcelorMittal, Esso et le dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer, pour "trouble du voisinage".